L'un des deux auteurs de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, Adel Kermiche, abattu par les forces de l'ordre devant l'église du père Jacques Hamel, avait publié des messages sur l'application Telegram, ce encore une heure avant l'attaque. Il tenait une "chaîne" privée sur le réseau social crypté réunissant près de 200 personnes, qu'il administrait sous le nom de code Abu Jayyed al-Hanafi, avec une photo de profil d'Abu Bakr al-Baghdadi, calife autoproclamé des territoires sous contrôle du groupe jihadiste État islamique.
Mardi soir, à 21h51, son compte muet depuis l'attentat s'est réveillé, ont révélé nos confrères de l'Express. Une personne a publié quatre messages, dont trois photos et un enregistrement audio, avant de les supprimer, dix minutes plus tard. Le premier cliché montre Khaled Kelkal, un terroriste islamiste algérien impliqué dans les attentats de 1995, membre du GIA. Vient ensuite une capture d'écran de la vidéo de revendication d'Adel Kermiche et d'Abdel Malik Petitjean, son complice. Enfin, une photo de Larossi Aballa est publiée, auteur du meurtre du couple de policiers à Magnanville en juin dernier, elle est issue de la vidéo tournée par l'assaillant pendant les faits. En guise de légende de ces images, le mystérieux administrateur du compte écrit "Qu'Allah bénisse les lions solitaires".
Un message audio les suit. Pendant moins de deux minutes, un homme s'exprime dans un français sans accent en félicitant ses "frères" pour les "opérations" menées en France. La voix de l'homme ne correspond pas à celle d'Adel Kermiche. L'auteur laisse entendre qu'il se trouve en zone de conflit. "On s'est habitué au sang, on s'est habitué à la guerre, on s'est habitué à beaucoup de choses", précise-t-il "notamment (...) ici, des sœurs, des enfants et des hommes" se réjouissent des attentats, ajoute-t-il.
Le principe d'une chaîne Telegram est que seul l'administrateur peut y publier des messages. Dès lors, Adel Kermiche a peut-être nommé un co-administrateur avant sa mort ou transmis ses identifiants et son mot de passe à un tiers. Cette personne pourrait être un complice supplémentaire dans cette affaire, déjà dans les radars des enquêteurs, révèle l'Express. Il serait un interlocuteur susceptible d'avoir exercé "une influence réelle dans le passage à l'acte", selon une source policière citée par nos confrères, qui précise que "cet individu aurait agi de façon 100% virtuelle. Il a été repéré sur une discussion Telegram extraite de l'ordinateur de Petitjean".
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