Le bras de fer entre les médecins et la ministre de la Santé, Marisol Touraine, risque de durer. Le projet de loi santé adopté en première lecture à l'Assemblée Nationale est examinée à partir de ce lundi 14 septembre au Sénat. La généralisation du tiers payant provoque la colère des médecins qui pour certains, réclament également, une revalorisation du prix de la consultation. Celui-ci passerait ainsi de 23 à 25 euros. Un prix légitime ? Pour Jean-Paul Hamon, médecin généraliste et président de la Fédération des Médecins de France, l’augmentation est justifiée. "La moyenne européenne se situe à 45 euros". Mais Jean-Paul Hamon juge que ce ne sont pas deux euros en plus qui vont résoudre les problèmes financiers."On peut économiser 10 milliards d'euros en unifiant les régimes de la Sécurité sociale. On peut récupérer 45 milliards d'euros en supprimant les mutuelles. Là au moins ça serait une vraie réforme."
"Il faut arrêter de mégoter, affirme Jean-Paul Hamon. Les médecins généralistes et libéraux ont besoin d'un secrétariat, d'une infirmière, de locaux pour accueillir des étudiants pour leur faire connaître l'exercice libéral et enrayer la chute démographique [des médecins libéraux]". Jean-Paul Hamon fustige les gouvernements successifs qui "manquent de courage" et "Marisol Touraine [qui] a perdu trois ans. Trois ans d'immobilisme, de manœuvres démagogiques".
De son côté, Yves Daudigny, sénateur de l'Aisne et président de la Commission des Affaires Sociales, précise que "ce qui est payé par le patient n'est pas le seul revenu du médecin lors de la consultation. Les médecins bénéficient de revenus complémentaires sous forme de forfaits, sous forme de revenus lorsqu'ils sont liés à la santé publique. Les médecins bénéficient également d’une prise en charge de leurs cotisations sociales qui représente à l'échelle de la France 2 milliards d'euros de dépense." Yves Daudigny explique que" l'Assurance maladie estime que le revenu du médecin moyen, par consultation est plutôt de l'ordre de 34 euros".
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