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Pourquoi le smiley est une création américaine mais une réussite française
PODCAST - Dans une minute, vous saurez pourquoi le smiley est une création américaine mais une réussite française !
Le Smiley, une histoire franco-américaine
Crédit : Wikimedia Commons
S'il a bien été créé par un Américain, le smiley doit beaucoup à la France. Tout commence en 1963 à Worcester dans le Massachussetts. Harvey Ball, qui tient une agence de pub, est contacté par une compagnie d’assurance pour illustrer une campagne destinée à motiver ses employés à être plus accueillants avec leurs clients.
Ball se met au boulot, dessine d’abord un rond jaune pour figurer le soleil. Puis lui ajoute une bouche souriante et deux yeux. Il vient d’inventer le smiley. La compagnie d’assurance lui paye 45 dollars pour ce dessin qui lui a pris 10 minutes de travail…Et qu’il ne prend pas la peine de déposer.
En 1972 quelqu’un va le faire, mais pas aux Etats-Unis. Non, en France. Son nom : Franklin Loufrani. Journaliste, publicitaire, il est contacté par le patron du journal France Soir qui cherche un moyen de lutter contre la morosité ambiante. Loufrani lui propose de mettre à la une du journal une colonne baptisée "Prenez le temps de sourire" qui donne les bonnes nouvelles du jour.
Une entreprise d'envergure internationale
Pour illustrer cette rubrique, il propose le smiley d’Harvey Ball qu’il a repéré aux Etats Unis. Il le redessine et crée le sourire tel qu’on le connait aujourd’hui avec des yeux plus grands et écartés que l’original. Et surtout sans rien dire à France Soir, il crée le nom "Smiley" et le dépose comme marque ainsi que son dessin.
Quand le journal, en partenariat avec RTL, fait fabriquer 12 millions d’autocollants pour les distribuer, Franklin Loufrani touche un centime par sticker. C’est le début d’une success-story dirigée aujourd’hui par son fils Nicolas qui dirige la Smiley Company, une des 100 plus grosses licences mondiales, 500 millions de dollars de chiffres d’affaires en 2021.
Harvey Ball, lui, n’a jamais essayé de récupérer une partie des droits. Mort en 2001, ce n’était pas un homme d’argent. Quand on l’interrogeait sur la fortune qu’il aurait pu gagner, il répondait, philosophe : "Je ne peux manger qu’un steak à la fois et ne peut conduire qu’une voiture à la fois". Tout ça dit, évidemment, dans un grand sourire.
