Dix jours après le passage d'Irma, les Caraïbes affrontent un nouvel ouragan. Ce mardi 19 septembre, Maria s'est renforcée en catégorie 5, selon le centre américain des ouragans (NHC). Ce classement fait du phénomène météorologique, un ouragan "potentiellement catastrophique".
Depuis l'annonce de l'ouragan, les météorologues scrutent précisément sa trajectoire. Il se dirigeait dans la nuit de lundi à mardi vers la Guadeloupe après avoir touché la Martinique et la Dominique. Selon Christian Massip, prévisionniste à Météo-France, l’œil du cyclone est toutefois passé à 50 km des côtes du nord de la Martinique et le mur de l’œil du cyclone, qui concentre des vents très forts, n'a pas touché l'île. Le préfet de Martinique a décidé de maintenir mardi l'arrêt de l'activité économique et la fermeture des écoles.
Dès lundi après-midi, les quelque 73.000 habitants ont témoigné sur les réseaux sociaux de l'impact de l'ouragan sur cette la l'île anglophone de la Dominique. Le Premier ministre, Roosevelt Skerrit, a annoncé sur Facebook que le vent avait emporté le toit de sa maison. L'ouragan devait se diriger ensuite vers la Guadeloupe, placée comme la Martinique auparavant en alerte maximale violette, entraînant le confinement des populations. Le préfet de région a ordonné l'évacuation des zones à risque.
Le pic du phénomène en Guadeloupe est attendu mardi à 3h du matin locales (8h à Paris), selon la préfecture qui a insisté : "chacun doit rester à l'abri et ne sortir sous aucun prétexte". Le préfet a là aussi ordonné la fermeture des écoles et des administrations et entreprises. L’œil de l'ouragan devrait passer à moins de 50 km du sud de la Basse-Terre et encore plus près des Saintes, qui devraient être les régions les plus exposées, selon Météo France qui prévoit "des conditions de vent beaucoup plus sévères que ce qui était anticipé" avec des vents moyens de 150 km/h et des rafales à 200 km/h.
Des alertes ouragan ont également été déclenchées dans les îles de Saint Kitts et Nevis, Montserrat (Royaume-Uni), les Iles Vierges britanniques et américaines, Antigua-et-Barbuda, Sainte-Lucie, ainsi que Saint-Eustache et Saba (Antilles néerlandaises). "On a du mal à définir la trajectoire une heure et demie deux heures avant parce que notre relais sur la partie hollandaise est complètement HS. Donc nous prenons les précautions les plus extrêmes", a expliqué Daniel Gibbs, président de la collectivité de Saint-Martin.
Enfin Maria devrait achever sa course après avoir traversé Porto Rico, la République dominicaine et Haïti.
En Martinique comme en Guadeloupe, l'économie locale a été stoppée. Les transports en commun ont été interrompus et les liaisons maritimes et aériennes suspendues. Air France, Air Caraïbes et Corsair ont reporté des vols à destination ou en provenance de Pointe-à-Pitre et Fort-de-France prévus lundi. Tous les vols sont annulés à l'aéroport de Fort-de-France et à celui de Pointe-à-Pitre.
Le préfet de Martinique Franck Robine a confirmé lundi soir le maintien de la Martinique au niveau de vigilance "gris", maintenant la fermeture des écoles et l'arrêt de toute activité économique. Le préfet a rappelé que la population devait rester confinée durant le niveau de vigilance gris. Seuls les services chargés de la sécurité étaient habilités à se déplacer pour faire l'évaluation des dégâts. En Guadeloupe, des centres ont été ouverts afin de permettre l'accueil des personnes n'ayant pas de solution d'hébergement.
Le gouvernement français, accusé par une partie de l'opposition et des habitants sur place d'avoir tardé à envoyer secours et renforts policiers dans les deux îles où Irma a fait 11 morts et des centaines de millions d'euros de dégâts, a annoncé l'envoi de 110 militaires de la protection civile en Guadeloupe.
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