Marche républicaine : un ancien maquisard "se devait d'être là"

Il n'aurait raté ça pour rien au monde. Dans le cortège de la marche républicaine, qui a réuni à Paris près de 1,3 million de personnes dimanche, figurait un ancien résistant, Jean-Claude Salomon. Aujourd'hui âgé de 91 ans, il était dans le maquis de l'Aveyron en 1942, puis dans la première armée française qui a libéré le pays lors de la Seconde Guerre mondiale. Dimanche, il a défilé avec son fils et son petit-fils. Pour lui, il "fallait" être là.

"Il fallait montrer une unité nationale"

S'il rappelle qu'il ne "défile jamais", il explique que les événements tragiques de la semaine dernière l'ont poussé à bousculer ses habitudes. "Les circonstances sont tellement exceptionnelles que j'ai cru qu'il était de mon devoir de me joindre à toute cette foule qui estime que les valeurs de la République ont été tellement mises en danger qu'il fallait montrer une unité nationale".

Ça me rappelle mon extrême jeunesse...

Jean-Claude Salomon, ancien résistant

Vraisemblablement ému, il explique que ce rassemblement populaire lui a fait émerger de bons souvenirs. "Ça me rappelle mon extrême jeunesse, s'amuse-t-il. Beaucoup de gens m'ont dit : 'Mais vous défilez ?', 'Mais qu'est-ce qui vous prouve qu'on ne va pas vous tirez dessus ?'... C'est un risque, il faut le prendre."

Lui qui s'est battu pour la liberté a ainsi tenu à marquer son soutien en faveur de la liberté d'expression. "Il y a quelques valeurs de la République qui sont sacrées comme la liberté des journalistes. Celle-là est non-négociable, et c'est aussi pour ça que je suis là aujourd'hui."  Avant de conclure sobrement, "je suis Charlie".