"Les stars du football ne se méfient pas suffisamment de leur entourage" selon Jérôme Jessel

Après 24 heures de garde à vue, Karim Benzema a été mis en examen ce jeudi 24 novembre à Versailles dans le cadre de l'affaire de la "sex-tape" pour "complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit puni d'au moins cinq ans d’emprisonnement (en l'espèce le chantage)". Le joueur du Real Madrid est soupçonné d'être intervenu auprès de Mathieu Valbuena au sujet d'une vidéo intime, subtilisée par trois escrocs qui ont ensuite tenté de le faire chanter. 

Son contrôle judiciaire lui interdit de rencontrer ce dernier. Lors de sa garde à vue, Benzema "a reconnu être intervenu auprès de Valbuena à la demande d'un ami d'enfance". L'affaire avait débuté en juin, lorsque le joueur lyonnais avait déposé plainte après avoir été appelé par un inconnu lui affirmant être en possession d'une vidéo supposément compromettante.

La frontière entre une menace ou un conseil peut être ténue

Jérôme Jessel, journaliste

Jérôme Jessel journaliste et auteur Sexe Football Club a suivi de près le déroulement de l'enquête. D'après l'écrivain, l'attaquant du Real Madrid aurait "conseillé à Valbuena de payer ses maîtres chanteurs", lors du rassemblement de l'équipe de France à Clairefontaine. La question reste de "savoir sur quel ton", souligne Jérôme Jessel car "la frontière entre une menace ou un conseil peut être ténue". Une chose est sûre : "les stars de football ne se méfient pas suffisamment de leur entourage" juge-t-il.

Quelles motivations Benzema pouvait-il avoir si son implication est avérée ? Évidemment pas l'argent. "Le joueur gagne 150 000 euros - la demande de rançon - en quatre jours" rappelle Jérôme Jessel. "Peut-être qu'il agit pour rendre service à ses amis d'enfance ou plus probablement est-il sous le joug d'un cercle d'influence un peu mafieux". 

L'attaquant du Real Madrid est-il une proie facile ? "Tous les joueurs millionnaires sont des proies de premier choix pour les gangs" souligne le journaliste, pointant du doigt le "manque de formation au niveau des clubs". Il estime qu'il faut "faire quelque chose de ce côté pour ne pas assister à ce genre de chantage". Jérôme Jessel conclut en précisant que Valbuena et Benzema "s'entendaient bien sur le terrain, sans être des intimes en dehors". L'avenir de ces deux joueurs pose aujourd'hui question.