Des mœurs dissolues, un titre accrocheur et un enjeu de santé publique : l'histoire réunit tous les éléments nécessaires pour en faire une information à scandale. Selon Cadena Ser, des orgies sans protection mêlant des porteurs du VIH et mises en scène selon le concept dit de la "roulette russe sexuelle" seraient de plus en plus fréquentes à Barcelone. Dans un article posté le 18 avril dernier, le site internet de la radio espagnole s'inquiète de l'émergence de ces soirées "effrayantes" au sein de la capitale catalane.
Le principe de ce phénomène sulfureux ? Sur le modèle de la roulette russe, les adeptes de ces parties fines incorporeraient un ou plusieurs porteurs du VIH pour mieux flirter avec le danger et ressentir le frisson du risque.
D'après le média français de Barcelone Equinox, certaines soirées n'accepteraient "que des porteurs du virus, tandis que d'autres proposent des comprimés bleus censés prévenir la contraction du virus (le Truvada, ndlr), des médicaments non prescrits en Espagne et donc achetés au marché noir". Ce phénomène serait en augmentation car il aurait resurgi "au sein d'une génération qui ne voit plus le VIH comme un virus mortel et estime que les rapports non protégés ne sont finalement pas si dangereux", continue Equinox.
Cette révélation de la presse espagnole charrie certaines confusions et approximations. Josep Mallolas, le médecin interviewé par Cadena Ser a expliqué à la correspondante RTL en Espagne que le terme de "roulette sexuelle" avait été rapporté par un de ses patients qui avait en fait participé à une soirée dite de "chemsex".
Ce terme désigne une pratique de la communauté gay qui consiste à accompagner le sexe de la consommation de drogues, de la méthamphétamine ou du GHB, pour augmenter le désir sexuel et le pratique plus longtemps.
Ces marathons sexuels ne sont pas propres à la Catalogne et ont déjà été observés depuis longtemps aux États-Unis, en Colombie ou au Royaume-Uni. Ils ne sont pas non plus sans risques, car l'utilisation du préservatif peut y être rare. Mais la participation de porteurs du VIH n'est pas attestée, comme l'a également expliqué Josep Mallolas au Monde, précisant qu'il "s’agissait de cas anecdotiques racontés par certains de [ses] patients.
Dans son article, Cadena Ser met aussi en avant des chiffres pour appuyer sa démonstration et affirme que l'hôpital Clinico y Provencial de Barcelone accueille des centaines de patients, chaque jour, venus se renseigner sur le virus et que 4.500 personnes malades s'y feraient soigner, sans préciser si ces chiffres sont en lien avec la pratique des supposées "roulettes sexuelles".
L'article créée également la confusion sur le mode de contamination du VIH. "Cet article témoigne d'une méconnaissance assez inquiétante du VIH (…) La personne séropositive est présentée comme un danger potentiel, alors qu'une fois dépistée et suivie médicalement, elle n'est en réalité plus contaminante", affirme Antoine Henry, le porte-parole de l'association de lutte contre le VIH Aides contacté par Metronews.
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