Les principaux acteurs de l'enseignement supérieur ont remis hier la synthèse de leurs propositions sur de nouvelles modalités d'accès à l'université: les véritables négociations vont désormais commencer, avant que la ministre Frédérique Vidal ne tranche début novembre.
"Ce rapport général n'a pas vocation à trancher l'ensemble des questions et proposer une solution clé en main. Il est là pour dresser un état des lieux et tracer des pistes de solutions", a dit la ministre.
"Certaines seront consensuelles, je m'appuierai sur elles. D'autres ne seront pas partagées par tous. Nous aurons donc à approfondir et à trancher", a-t-elle ajouté, indiquant que la concertation entrait désormais "dans sa dernière phase".
La synthèse des groupes de travail, réunis depuis juillet, relève que "les discussions autour des notions de prérequis ou d'attendus ont été vives et au centre des débats".
Pour certains participants, des prérequis coercitifs sont ressentis "comme une privation du droit absolu à poursuivre des études supérieures librement. Pour d'autres, elle est indispensable pour rendre le système d'affectation plus juste et au service de la réussite étudiante", note le rapport présenté par Daniel Filâtre, recteur de l'académie de Versailles.
Quatre options ont été discutées: accès libre à l'université sans avis ni recommandation, accès libre avec avis et recommandations, accès sous condition, accès sélectif.
Lors d'une conférence de presse, le rapporteur a insisté sur "la prise en compte du profil du lycéen" dans l'orientation. "Au tout début de la concertation, les positions sont figées. Petit à petit, tous les groupes admettent qu'il faut prendre en compte le profil de l'élève pour sa réussite".
A la sortie de la réunion plénière de jeudi, les participants se disaient plutôt satisfaits du contenu de la synthèse.
La Fage, premier syndicat étudiants, "s'opposera à tout ce qui est sélection" et veut "permettre à l'étudiant de faire son choix en toute connaissance de cause", indique Orlane François, vice-présidente. L'organisation souhaite un travail "sur la pédagogie de l'orientation".
La Conférence des présidents d'université (CPU) "s'attendait à de l'eau tiède". Mais le rapport présente "au final une vraie dynamique", se félicite François Germinet, président de l'université de Cergy-Pontoise.
"On a rappelé qu'on était contre une sélection qui exclut de l'université" mais il faut "proposer un panel de formations plus large" que la licence générale.
Les étudiants qui n'ont pas les prérequis doivent bénéficier d'"une formation tremplin pour acquérir ces prérequis, ou une formation professionnelle, ou une entrée dans la vie professionnelle avec un accompagnement via une formation tout au long de la vie", a-t-il dit.
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