À 6 mois de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, le pape François a appelé jeudi 18 juin les puissants de ce monde à agir vite pour
sauver la planète dans une
encyclique en forme de manifeste contre l'égoïsme des plus riches. Tout au long des quelque 200 pages de cette encyclique sur l'environnement,
très attendue avant le sommet mondial de décembre, le pape prend
la défense des plus pauvres, grandes victimes du réchauffement climatique,
provoquée principalement par l'activité humaine, essentiellement dans les pays
riches.
Mais ce texte, le premier entièrement de la main de Jorge Bergoglio, dénonce
aussi un système économique soumis au diktat du marché et une "culture du
déchet", bien au-delà de ce réchauffement qui menace la planète de
destruction. "Aujourd’hui, tout ce qui est fragile, comme l'environnement, reste sans
défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle
absolue", résume ainsi le pape dans cette encyclique, dont le titre "Laudato
si'" ("Sois-loué"), est inspiré d'un cantique de son modèle, François
d'Assise.
Ce sont d'ailleurs les puissances d'argent qui ont jusqu'à présent réussi à
faire échouer les tentatives de remèdes au changement climatique, affirme le
pape argentin. "La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle
dans l'échec des Sommets mondiaux sur l'environnement", écrit-il.
Et pour éviter que la Terre, "notre maison commune" ne se transforme en un
"immense dépotoir", le pape argentin préconise rien de moins qu'une révolution
sociale, économique et culturelle.
"L'humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des
changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre le
réchauffement", affirme ainsi le pape.
A commencer par le recours aux énergies fossiles, à bannir au plus vite, juge
le souverain pontife, pour qui le charbon et le pétrole doivent
"progressivement" mais "sans retard" être remplacées par des énergies
renouvelables.
Cette transition énergétique majeure, qu'il appelle de ses voeux, ne se fera toutefois que si les pays riches, et pollueurs, acceptent d'aider les plus pauvres, principales victimes du mode de vie des plus riches à travers le réchauffement climatique qu'il génère. Et les pays riches devront même aller plus loin encore en acceptant si nécessaire la décroissance. "L'heure est venue d'accepter une certaine décroissance dans quelques parties du monde, mettant à disposition des ressources pour une saine croissance en d'autres parties", écrit ainsi le pape.
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