En 1980, Jean Paul II à Paris pour un voyage entre évangélisation et diplomatie secrète
REPLAY - Le séjour parisien du souverain pontife tourne au bras de fer avec les dirigeants communistes.
En 1980, une amourette couleur menthe à l'eau remplit les salles de cinéma. La Boum séduit les ados, leurs parents et leurs grands-parents. Elle va rendre Sophie Marceau aussi célèbre que l'homme qui vient d'atterrir en plein Paris, tout en haut des Champs-Élysées. La Garde républicaine, la Marseillaise, le chef de l'État Valéry Giscard d'Estaing et son épouse, des ministres, des ambassadeurs : tous sont là pour accueillir le pape. La République en tenue d'apparat, la France, fille aînée de l'Église, que Jean-Paul II tutoie.
Mais ça n'est pas seulement le chef de l'Église que la République accueille. Le Polonais Jean-Paul II, 60 ans, est l'homme qui défie le bloc communiste, l'URSS et ses satellites. À l'Élysée, tout le monde veut le voir. Mais derrière le rideau de velours, en tête-à-tête, c'est un rideau de fer que Giscard et le pape évoquent.
Dans ce contexte, la poignée de main entre Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste, et Jean-Paul II ne passe pas inaperçue. Pendant quatre jours, le pape va sillonner Paris. Un voyage singulier, entre évangélisation et diplomatie secrète.
La même année, l'Américain Ronald Reagan, un ancien acteur, est élu président du plus puissant pays au monde. Un autre acteur, Coluche, fait acte de candidature à l'élection présidentielle française.
Jean-Paul II, lui, fait déjà partie des grands de ce monde. Il est accueilli au Parc des Prince comme une rock star, dans un couvent parisien où il bénit des Dominicaines en pleine extase, ou à Notre-Dame. Jean-Paul II Supestar ! À la Concorde, le reporter de RTL Robert Daranc est le seul à l'approcher. Jean-Paul II distille son message de paix dans les rues de Paris et s'adresse à ceux qui ne peuvent pas l'entendre.
Le séjour parisien tourne au bras de fer avec les dirigeants communistes. Au point que la police craint un attentat et que pour la première fois la vie d'un pape a été assurée, pour 4 millions de francs. Pour se prémunir, au cas où. L'attentat aura finalement lieu à Rome, un an après le voyage en France, où le pape avait bousculé l'ordre mondial.
(Chronique mise en ondes par Grégory Caranoni)
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