En 2003, Marie Trintignant meurt sous les coups de Bertrand Cantat

Le 1er août 2003, l'actrice succombait à ses blessures provoquées par les coups de son compagnon, le leader du groupe de rock Noir Désir.

Marie Trintignant dans une scène du film "Le cousin", en 1997

Crédit : SIPA

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50 millions d'habitants dans le noir. En 2003, les États-Unis vivent la plus grande panne de leur Histoire. La nuit américaine alors que sur le Vieux Continent, à Vilnius en Lituanie, le soleil inonde la ville. La rivière Neris est un ruban tranquille. Dans une chambre d'hôtel, une jeune femme semble dormir. Elle est en train de mourir. Depuis deux mois, Marie Trintignant et Bertrand Cantat sont ici en amoureux. Elle y tourne le téléfilm Colette, une femme libre sous la direction de sa mère Nadine. Bertrand Cantat, la star de Noir Désir, fait un peu de musique et s'ennuie. Dans la soirée du 26 au 27 juillet, il frappe Marie. Une violence dévastatrice. Devant les policiers, il évoque une simple chute. Me Kiejman, l'avocat des Trintignant, n'y croit pas.

C'est une comédienne fragile qui succombe sous les coups. Sur RTL, elle avait raconté à Thierry Demaizière ses relations avec son père Jean-Louis et sa mère Nadine : "Ils vous élèvent, et puis il y a un moment où, vous, vous les protégez". On la transporte à Paris. Mais le chirurgien Stéphane Delajoux ne cache pas son désarroi. Marie Trintignant, femme battue, meurt le lendemain, 1er août.

Au cœur de l'été, on assiste à un enterrement d'une infinie tristesse. Nadine n'a pas pu parler, alors Jean-Louis s'est décidé. "Ne pleure pas celle que tu as perdue. Au contraire, réjouis-toi de l'avoir connue", dit-il dans un sanglot lors de la cérémonie. Le cercueil de Marie était recouvert de tournesols. Dans la prison de Vilnius, Bertrand Cantat n'est plus qu'une ombre, qui reçoit la visite de ses parents, "perdus et déprimés".

Le procès qui arrive est une nouvelle fracture. L'envoyé spécial de RTL, Thomas Prouteau, aperçoit le regard de Cantat. "Je sais que vous êtes dans la haine, cela m'est insupportable. Marie n'est pas morte à cause de la haine", clame le chanteur. Et pourtant, c'est bien la haine que retiennent les juges. Et la jalousie : c'est parce qu'il craignait que l'ancien compagnon de Marie puisse la reconquérir que le chanteur a perdu la raison.

Huit ans de prison pour Bertrand Cantat. C'est la fin de l'une des romances les plus sombres entre deux étoiles du spectacle. Épilogue d'un désastre humain et amoureux qui a brisé les cœurs des hommes. Et en premier celui de Jean-Louis Trintignant, qui raconte à Marc Olivier Fogiel. "Je comprends très bien que ce type-là veuille vivre une autre vie, veuille recommencer à vivre (...) Je pense tout le temps à Marie", confie-t-il.