"Charlie Hebdo" : "Il y a un amalgame entre la violence et la religion", selon Monseigneur Marc Aillet
REPLAY - REPLAY / INVITÉ RTL - Pour l'évêque de Bayonne, le journaliste Riss "exorcise son traumatisme" dans la dernière une de "Charlie Hebdo".

"Un an après, l'assassin court toujours". Tel est le titre du dernier Charlie Hebdo publié ce mercredi 6 janvier, un an après les attentats meurtriers qui ont fait douze morts dans la rédaction de l'hebdomadaire satirique. À la veille de ce triste anniversaire, la nouvelle une fait une nouvelle fois parler d'elle alors que certaines personnalités ont décidé de se détacher de l'humour controversé des journalistes.
Invité au micro de RTL, l'évêque de Bayonne regrette l'amalgame entre la violence et la religion. "Je peux comprendre que Riss, qui a sorti cette caricature et un éditorial un peu corrosif, exorcise son traumatisme. Il ne faut pas oublier qu'il faisait partie de ce drame, il pleure ses amis. Et quand on exorcise ses blessures, on est un peu agressif et on peut être excessif", explique Monseigneur Marc Aillet. Mais selon lui, cette une est aussi le reflet d'une certaine "peur" qui s'est installée à Charlie Hebdo.
On a l'impression que l'on repart dans l'idée d'une opposition entre ceux qui sont athées et ceux qui croient
Monseigneur Marc Aillet
Surtout que le dieu dessiné, "un peu syncrétiste et à la chevelure christique", n'est pas un "Mahométan". "La preuve, il a des moustaches plutôt gauloises, il a une kalachnikov mais en fait il quitte et fuit le danger. Finalement, c'est l'idée d'un dieu qui représente la religion en évitant tout de même de stigmatiser l'islam", explique-t-il dénonçant "l'amalgame qui est fait entre la violence et la religion" alors que les rassemblements du 11 janvier prônaient l'unité nationale. "Cette manifestation monstre était faite sous le signe de l'unité nationale, du rassemblement, du pas d'amalgame entre l'islam et ces islamistes qui sont des fous furieux (...) On a l'impression que l'on repart dans l'idée d'une opposition entre ceux qui sont athées et ceux qui croient quelle que soit la religion".
Et s'il regrette que cette une de Charlie Hebdo soit avant tout dans la "division" et "l'opposition", Monseigneur Marc Aillet n'est pas offensé. "Ce n'est pas le Dieu auquel je crois", avance-t-il tout en défendant ses croyances. "Ce n'est pas juste de dire que la religion sème la violence, au contraire, c'est l'athéisme qui a été le plus destructeur à travers toute l'histoire de l'humanité".
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