Le parquet de Paris a ouvert lundi 7 mars une enquête préliminaire pour "apologie du terrorisme" visant le co-fondateur d'Action directe, Jean-Marc Rouillan. Il avait qualifié les terroristes ayant participé aux attentats du 13 novembre à Paris de "très courageux". Mais, au micro de RTL quelques heures après l'annonce de l'ouverture de l'enquête, l'intéressé estime que ses propos ont été mal interprétés.
"Je n'ai pas salué le courage, affirme-t-il. J'ai seulement dit que dans leur démarche de se faire tuer pour leurs idées il fallait du courage mais c'est tout. C'est une approche technique de la lutte, pas du tout une approbation de ce qu'ils ont fait. Dans la même interview je dis que ce sont des ennemis. Toute cette affaire prend des proportions incommensurables. Je ne vois pas comment ce serait poursuivi pour 'apologie' de crimes des ennemis".
Depuis mon arrestation en 1987, j'ai choisi le chemin de la responsabilité
Jean-Marc Rouillan
Jean-Marc Rouillan estime qu'il n'a pas à condamner les attentats de novembre. Après avoir été condamné à la réclusion à perpétuité en 1989 il ne pense pas devoir retourner en prison alors qu'il est en régime de semi-liberté actuellement. "Je ne vois pas pourquoi je retournerai en prison alors que j'ai des conditions de liberté conditionnelle très claires. Je comprends la douleur des familles des victimes. Je n'ai rien à voir là-dedans, je suis un ennemi de Daesh. Depuis mon arrestation en 1987 j'ai choisi le chemin de la responsabilité."
Les propos controversés ont été tenus dans une interview au mensuel marseillais Le Ravi de mars. "Moi, je les ai trouvés très courageux, en fait, était-il écrit dans la revue. Ils se sont battus courageusement : ils se battent dans les rues de Paris (alors qu'ils) savent qu'il y a 2.000 ou 3.000 flics autour d'eux", y déclare le cofondateur d'Action directe, organisation armée d'extrême gauche qui commettait dans les années 1980 assassinats et attentats.