Claire Benchimoun est une véritable miraculée. Percutée par le camion le soir du 14 juillet, elle est restée 50 minutes allongée sur le bitume de la Promenade des Anglais. Les artères fémorales de ses deux jambes avaient été sectionnées. Cette femme, âgée de 84 ans, doit la vie en fait à un médecin civile qui lui a fait un garrot jusqu'à ce qu’elle soit évacuée et opérée à l’Hôpital Pasteur de Nice. Là, les chirurgiens ont du l’amputer des deux jambes. Claire est restée quinze jours entre la vie et la mort, en réanimation. Elle a ensuite fait une septicémie qui aurait pu là aussi lui coûter la vie.
Mais cette ancienne commerçante antiboise s’est battue pour vivre. Sa sœur, Raymonde, avec elle le soir de l’attentat, a eu moins de chance. Elle est décédée sur le coup, emportée par le camion. Claire Benchimoun doit dorénavant vivre avec la douleur physique et la douleur psychologique d’avoir perdu sa sœur. C'est une véritable leçon de vie et de courage qu’elle nous offre aujourd'hui.
Je vais sortir, je ne vais pas rester toute ma vie ici
Claire Benchimoun, rescapée de l'attentat de Nice
"Je me sens bien. pourquoi je dirais le contraire ? Bon celui qui me vois dira que je suis folle", lance-t-elle tranquillement dans la chambre d'hôpital où RTL l'a rencontrée vendredi 7 octobre. "Mais non, j'espère qu'avec tous les moyens d'aujourd'hui tout va s'arranger", poursuit-elle. "Je suis malade, je n'ai pas de pied, mais la tête fonctionne", répond-elle quand on lui fait remarquer qu'elle ne cesse de sourire. Si elle se sent bien, c'est grâce au soutien de sa famille.
Elle ne souvient plus très bien de cette soirée du 14 juillet. "Ce sont des choses que je ne peux pas raconter (...) Je ne me rappelle plus, c'est trop difficile", lance tranquillement Claire Benchimoun. Son avenir ? "Je vais me faire des prothèses. Je vais sortir, je ne vais pas rester toute ma vie ici", assure-t-elle. "J'ai mal dans mon cœur", dit-elle quand on évoque la perte de sa sœur. Si elle avoue ressentir de la douleur, elle rejette tout sentiment de colère. "Je devrais être en colère, mais je ne le suis pas. Je pense que c'est le destin. Bien sûr, ce n'est pas ce que j'espérais. Après tant d'années, arriver à ce stade c'est moche".
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