Mohamed Lahouaiej-Bouhlel a été "formellement identifié" comme étant l'auteur de l'attaque meurtrière à Nice qui a fait au moins 84 morts dans la soirée de jeudi 14 juillet. Les enquêteurs ont pu s'assurer de son nom grâce à la carte d'identité retrouvée à l’intérieur du camion ayant servi à commettre cet attentat sur la Promenade des Anglais. Âgé de 31 ans, l'homme est un ressortissant tunisien né le 31 janvier 1985 à Msaken, dans la banlieue de Sousse, ville portuaire de l'est de la Tunisie. Il bénéficiait d'un titre de séjour en France valable jusqu'en janvier 2019.
Domicilié dans un quartier de Nice où la police mène des perquisitions, le tueur n'était pas connu des services antiterroristes. Il faisait seulement l'objet d'un contrôle judiciaire depuis le 27 janvier pour des faits de violences, notamment une altercation avec un automobiliste. Son casier judiciaire ne comporte donc pas de traces d'actes de terrorisme et il ne faisait pas non plus l'objet d'une fiche "S" de renseignement pour une éventuelle radicalisation. "Sa situation administrative est en cours d'investigation", précisait cependant une source policière auprès de l'AFP.
A priori, rien ne laissait donc supposer un tel passage à l'acte. Certains voisins l'ont d'ailleurs décrit comme quelqu'un de solitaire et silencieux. "On le voyait tous les jours. Il ne faisait peur à personne", explique ainsi, au micro de RTL, une résidente qui le croisait régulièrement depuis son installation à Nice six mois auparavant. Néanmoins, une autre voisine décrit cet homme avec une toute autre personnalité. "Depuis qu'il s'est séparé de sa femme, je ne l'ai pas croisé (...) C'est un fou. Il battait sa femme. Ses enfants étaient traumatisés. Ce n'était pas un homme bien. C'était quelqu'un de violent", affirme cette femme prénommée Aïda.
À l'intérieur de son camion frigorifique blanc d'une quinzaine de mètres, loué quelques jours auparavant dans une entreprises de location à Saint-Laurent-du-Var, les policiers sont tombés sur une grenade inopérante, car elle n'était pas armée, mais aussi des armes longues factices. Une arme de poing bien réelle, de calibre 7,65 mm, a été retrouvée sur les lieux selon les informations du Monde. C'est avec ce pistolet que l'homme a ouvert le feu lors de sa macabre course.
Pour l'heure, les premiers éléments de l'enquête suggèrent que l'homme était effectivement seul dans sa cabine. Reste à savoir s'il a préparé seul son attaque ou s'il a pu bénéficier de complices, en France ou à l'étranger. Sur l'antenne de RTL, Christian Estrosi privilégie néanmoins la deuxième option : "Un attentat, ça ne se prépare pas tout seul, ça se prépare avec des complices". C'est toutefois l'enquête, ouverte pour "assassinats et tentatives d'assassinat avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle", qui va devoir préciser les circonstances de cette attaque terroriste sans précédent à Nice.