1914-18 : la vie au jour le jour dans les tranchées
CHRONIQUE - Plus de 8 millions de Français ont été mobilisés durant la Première Guerre Mondiale. Les découvertes faites sur les champs de bataille permettent de mieux comprendre le quotidien des soldats.
Huit millions de Français ont été soldats à un moment ou un autre de la Grande Guerre. Huit millions d'hommes, qu'il a fallu habiller, équiper, nourrir, armer et soigner. Ce barda, Jean-Pierre Maincent l'a presque entièrement reconstitué d'après les trouvailles faites notamment aux tranchées de la Main de Massiges, dans la Marne.
Le principal équipement du poilu, c'est d'abord son arme. Le soldat en déplacement transpire sous son casque - qui n’arrive qu'en 1916 -, car il transporte sa petite vie sur lui, faite de cuir et de métal.
Partout, le sol conserve d'autres mémoires du conflit, à sa manière. À la ferme du Crottoir, dans l'Aisne, Yann Martin voit la guerre presque tous les jours en travaillant dans ses champs. "Une année de sécheresse, dans cette parcelle, on voyait se reformer des lignes toutes blanches dans la céréale. Je suppose que c'étaient d'anciennes tranchées", confie-t-il. Cela devient moins inoffensif quand le travail du sol ramène des obus. Il y en a toute une étagère à l'entrée de la ferme.
Que ressentaient les soldats ? Certains ont voulu tenter de le retrouver par le goût. Christophe est boulanger à Sedan. Après enquête et de nombreux tests, il a recréé le "pain du poilu", aliment de base au début du siècle.
Il reste même des odeurs d'époque. Les archéologues retrouvent régulièrement des flacons d'alcool de menthe, deux gouttes dans la gourde rafraîchissaient l'eau parfois puisée saumâtre dans les trous d'obus.
