Euro 2016 : François Hollande bénéficiera-t-il d'un effet Euro ?
À l'instar de Jacques Chirac qui avait bondi dans les sondages après la victoire à la Coupe du monde 1998, François Hollande peut-il espérer une embellie dans les sondages en cas de victoire face au Portugal, dimanche 10 juillet ?
Après 1984 et 2000, les Français viseront leur troisième titre européen au Stade de France, dimanche 10 juillet en tentant de prendre le dessus sur le Portugal. Un rendez-vous avec l'Histoire qui constitue souvent un atout pour les politiques. Jacques Chirac avait par exemple vu sa cote de popularité croître de 15 points, devançant pour la première fois depuis la cohabitation son rival Lionel Jospin. Au plus mal dans les sondages, François Hollande bénéficiera-t-il de cet effet de grâce ?
Si la comparaison est tentante, Philippe Bailly estime que le contexte est différent. "Chirac 1998, c'était mou, tandis qu'Hollande 2016, on est dans le désamour un peu plus prononcé, et en particulier dans son camp", constate le conseiller en communication. Seule une inversion de la courbe du chômage pourrait redorer l'image du chef d'État. "Mais manque de bol, il y a eu le Brexit (...) Or Christian Eckert a expliqué que cela risquait de coûter un ou deux dixième de point de croissance à la France", tranche Philippe Bailly.
Les gens sont moins dupes qu'en 1998
Jean-Christophe Buisson
Autre problème qui se pose pour François Hollande : "les gens sont moins dupes qu'en 1998", selon Jean-Christophe Buisson. Cependant, le chef d'État pourrait en profiter si "les retombées économiques directes de l'Euro pèsent de manière avantageuse sur l'économie française". Mais là encore, le Brexit, l'incertitude sur le prix du pétrole ou la prochaine élection présidentielle qui ralentit l'activité économique sont autant de facteurs qui mettent à mal cette hypothèse. "Si François Hollande parie la-dessus, cela risque de ne pas fonctionner", conclut le directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine.
Cet espoir d'une embellie de la popularité de François Hollande est "saugrenu", pour Gérard Miller, qui d'ailleurs ne "retient pas spécialement le gain de popularité de Jacques Chirac en 1998". "Ce que l'on retient fondamentalement de 98, c'est l'esprit black-blanc-beur. Un sentiment d'enthousiasme général qui n'est plus d'actualité aujourd'hui", remarque le psychanalyste.
On refait le monde avec :
- Jean-Christophe Buisson, directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine
- Gérard Miller, psychianaliste
- Philippe Bailly, conseiller en communication
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