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Coupe du Monde 2018 : Kylian Mbappé, de "Prince de Bondy" à "Casse-Bonbon"
PORTRAIT - En un an, il s'est imposé au PSG et chez les Bleus. Il vient de remporter sa première Coupe du Monde (peut-être pas la dernière). Kylian Mbappé est un tout jeune homme, un gamin de 19 ans. Mais si grand déjà.
Kylian Mbappé lors du match France-Argentine à Kazan, le 30 juin 2018 à Moscou
Crédit : AFP / Franck Fife
Il s'est fait un nom. Mais pour comprendre Kylian Mbappé, il faut plutôt s'intéresser à ses surnoms. Et il en a quelques-uns. Il est d'abord "le Prince de Bondy". Pas vraiment un kid des cités, plutôt un enfant du sport. Tombé dedans quand il était petit.
Papa ancien footballeur, éducateur au club local. Maman ex-handballeuse. Elle est enceinte quand l'équipe de France 98 devient championne du monde. Le petit Kylian est né sous une bonne étoile, celle du maillot bleu.
Petit, Zidane est son idole. Pour lui ressembler, il demande même une tonsure à son coiffeur. Heureusement, maman met son veto. Son rêve de gosse, c'est la Ligue des Champions. Il s'endort le soir en regardant une copie du trophée qui trône dans sa chambre.
Le Monégasque Jemerson l'a surnommé "Bip-Bip". L'oiseau supersonique du dessin animé, toujours poursuivi par Vil Coyote, c'est lui ! Rapide, il l'est sur le terrain. Ses pointes à 33 kilomètres/heure ont scotché tout le monde en Russie. Mais il a aussi la rapidité des surdoués : Clairefontaine à 12 ans, Monaco à 15, les Bleus à 18.
Entre-temps, il a dit non au Real, non à Manchester City. Mbappé sait ce qu'il veut, et surtout ce qu'il ne veut pas. Et pourtant, il n'a pas d'agent. C'est rarissime dans le foot professionnel. Ce sont ses parents qui veillent sur lui, avec l'aide d'un cabinet d'avocats.
Espiègle tendance chambreur
Des parents qui l'ont tout simplement bien élevé. Pas de rancœur à la Benzema, pas d'états d'âme à la Ben Arfa. Au PSG, il est Donatello. Clin d'oeil aux Tortues Ninja. C'est l'intello de la bande. On le compare à Thierry Henry, qui l'a d'ailleurs adoubé. Longue étreinte à l'issue de la demi-finale contre la Belgique. Éric Cantona a osé une autre comparaison, avec Emmanuel Macron. Star en moins d'un an, capable de jouer à droite comme à gauche.
À Clairefontaine, on l'appelait "El Bébé". Depuis, il est devenu "Casse-bonbon". Encore un personnage de dessin animé : les Razmokets, ces mouflets en couche-culotte échappés de la crèche.
Il en a marre qu'on le dise, mais à l'état civil c'est bien un môme. En plus, pas bien grand pas bien gros, les épaules en dedans, les pieds en canard. Accro à FIFA sur sa console, et qui doit se faire conduire à l'entraînement, faute de permis.
Espiègle tendance chambreur. C'est un môme et tant mieux. Car c'est peut-être ça, le petit plus de Kylian Mbappé : une certaine fraîcheur. Enfant prodige, mature, responsable, mais d’abord heureux de jouer. Plus tout à fait innocent vu son itinéraire. Mais pas encore trop gâté.
