C'est un moment un peu surréaliste qu'a livré Oscar Tabarez, sélectionneur de l'Uruguay, à la veille du huitième de finale de son équipe, samedi 28 juin, face à la Colombie. Devant une salle remplie à ras bord de journalistes venus des quatre coins du monde, le technicien de 67 ans a lu un communiqué pendant 13 minutes avant de se lever sans répondre aux questions.
En cause? Le traitement, "injuste" et "sévère" selon lui, de Luis Suarez, suspendu pour neuf matches et quatre mois, après avoir mordu le défenseur italien Gorgio Chiellini. Une sanction qui "resterait dans les pires moments de l'histoire du football", d'après le président uruguayen himself, Jose Mujica Son sélectionneur n'a pas dit autre chose dans l'amphithéâtre du stade Maracana.
Après la rencontre contre l'Italie (0-2), qui qualifiait son équipe pour le prochain tour Tabarez était déjà monté au créneau. "Ceci est une Coupe du monde de football, pas une Coupe du monde de moralité de bas étage", avait-il alors martelé. Il a une nouvelle fois évoqué "sa morale et ses valeurs", rappelant son passé de maître d'école et d'éducateur ainsi que ses récompenses décernées par la FIFA et l'Unesco.
Luis Suarez a commis "une faute, pas un crime", a expliqué Tabarez dans son long monologue. L'attaquant uruguayen a commis "une faute, une transgression à la règle, pas un crime", a martelé Tabarez, reconnaissant la faute de son joueur victime de "harcèlement" et d'une campagne de presse, notamment britannique. "La presse s'est enflammée sur ce moment. Je ne sais pas de quelle nationalité étaient les journalistes mais ils parlaient anglais", a-t-il dit. "Je ne justifie rien, je ne dis pas qu'il ne faut pas sanctionner, mais toujours, toujours, c'est comme ça entre êtres humains, on doit donner la possibilité de parler à celui qui a commis la faute".
Réfléchi et serein, cet homme au caractère affirmé et aux idées claires n'est pas surnommé "el Maestro" pour rien. Il a joué avec les mots, disant à la fois beaucoup et pas grand chose. Tout en défendant son joueur, qui sert de "bouc émissaire" à l'en croire. S'il avoue comprendre la pratique, il assure que "des sanctions trop lourdes, comme c'est le cas ici, peuvent être contre-productives". Ainsi, la commission de discipline aurait fait preuve d'une "sévérité excessive" et occulté "tout ce que Luis Suarez a fait pour le football".
Pire, selon Tabarez, la FIFA aurait oublié que "les victimes sont aussi des personnes". Selon le coach de la Céleste, "Luis Suarez aurait mérité une seconde chance" car c'est quelqu'un que ses hommes "connaissent mieux que personne". "Sur son chemin vers un meilleur Luis Suarez, il ne sera jamais seul. Plus que jamais, nous nous battrons", a-t-il conclu avant de quitter la salle sous les applaudissements de la presse uruguayenne et les yeux interloqués des autres journalistes.
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