Et en plus, le tirage au sort lui semble extrêmement favorable. Rafael Nadal, probablement le plus grand joueur de tous les temps sur terre battue, aborde la 117e édition de Roland-Garros dans le costume d'immense favori, comme toujours ou presque depuis sa première victoire Porte d'Auteuil en 2005.
Depuis, le Majorcain de 31 ans en a ajouté neuf autres. En 13 participations, il n'a échoué qu'à trois reprises sur l'ocre parisien : en 2009 - terrassé en 8es de finale par le Suédois Robin Soderling (6-2, 6-7, 6-4, 7-6) -, en 2015 - balayé en quart par le Serbe Novak Djokovic (7-5, 6-3, 6-1) - et en 2016 (abandon avant son 8e de finale en raison d'une douleur au poignet gauche).
Sacres à Monte-Carlo puis à Barcelone sans perdre un set, reprise de la place de numéro 1 mondial à Rome : en 2018 encore, le maître de la terre battue, c'est lui. Visiblement au top physiquement, toujours aussi impressionnant mentalement et tactiquement, soulèvera-t-il la Coupe des Mousquetaires pour la 11e fois le dimanche 10 juin, une semaine après son 32e anniversaire ? Cela paraît probable. Mais plusieurs hommes peuvent tout de même l'en empêcher. Tour d'horizon.
S'il ne fallait en retenir qu'un, ce serait bien sûr l'Autrichien de 24 ans, puisqu'il il est le seul à l'avoir battu cette saison sur terre, un événement en soi. C'était à Madrid, en quarts de finale, le 12 mai, alors que Nadal restait sur 49 sets remportés consécutivement sur sa surface de prédilection.
Déjà tombeur de l'Espagnol un an plus tôt à Rome (6-4, 6-3), Thiem a de nouveau sorti une performance de haute volée pour s'imposer 7-5, 6-3. Ajoutez un succès à Buenos Aires en 2016 (6-4, 4-6, 7-6) et voilà un des rares joueurs en activité pouvant s'enorgueillir d'avoir fait chuter Nadal à trois reprises sur terre battue.
Certes, ce dernier mène 6-3 dans ses affrontements avec Thiem (8e mondial), tous disputés sur terre. Avant de s'imposer à Madrid, l'Autrichien s'était fait balayer à Monte-Carlo (6-0, 6-2), comme il y a un an en demi-finale à Roland (6-3, 6-4, 6-0). Un éventuel remake ne peut avoir lieu qu'en finale cette année.
Thiem figure en effet dans la même moitié de tableau que l'autre jeune loup affamé du circuit, Alexander Zverev. Le choc entre dans les deux hommes, s'ils passent les précédents obstacles, est prévu en quarts. À 21 ans, l'Allemand confirme son excellente saison 2017. Vainqueur de deux tournois sur terre coup sur coup, Munich et Madrid, le voilà numéro 3 mondial et tête de série numéro 2 à Paris en l'absence de Roger Federer.
S'il possède une marge de progression énorme en Grand Chelem (un seul 8e de finale à son actif en 11 tournois majeurs, à Wimbledon en 2017) et n'a jamais battu "Rafa" en cinq matches, le géant (1,98 m) de Hambourg vient d'entrevoir le succès ultime sur l'orange. À Rome, il a su digérer un 6-1 dans le 1er set pour en infliger un à son tour. Il menait 3-2 break en poche dans le 3e avant que la pluie n'interrompe la partie... et que Nadal survole la reprise (6-1, 1-6, 6-3).
Quel est le classement mondial de Novak Djokovic au 21 mai 2018 ? 22e. Non, vous ne rêvez pas. Opéré du coude en début d'année, le Serbe de 31 ans n'est plus que l'ombre de lui-même depuis quasiment deux ans et son sacre à Roland en 2016. Mais il semble revenir en grande forme à l'approche du 2e tournoi du Grand Chelem de la saison.
Nadal-Djokovic sur terre battue, c'est un 9-0 en faveur de l'Espagnol entre 2006 et 2009. Mais depuis, le "Djoker" tient "l'Ogre de Manacor" en respect sur cette surface : 7-7 dont un cinglant 7-5, 6-3, 6-1 en quart de finale en 2015. Lors de leur dernier match, à Rome il y a deux semaines, Djokovic s'était accroché pour ne s'incliner "que" 7-6, 6-3.
Plus largement, le Serbe est le seul joueur du circuit qui compte plus de victoires que de défaites face à l'Espagnol : 26-25 (Federer est mené 23-15, Murray, lui aussi absent de cette édition de Roland-Garros, 17-7). Le chemin de la finale s'annonce toutefois très compliqué. Lui aussi figure dans la partie basse du tableau, avec Thiem et Zverev.
Dans quel état l'Argentin aborde-t-il ce Roland-Garros ? L'Argentin de 29 ans s'était ménagé durant cinq semaines après l'enchaînement Indian Wells (victoire) - Miami (1/2). De retour à Madrid, il n'a atteint que les 8es avant d'abandonner au même stade à Rome, apparemment touché à la jambe gauche.
En pleine possession de ses moyens, Del Potro est l'un des rares à pouvoir rouer Nadal de coups, aussi bien au service du haut de son mètre 98 qu'en coup droit ou en revers. Il a déjà battu l'Espagnol à cinq reprises (pour neuf défaites), atteint le dernier carré à Roland en 2009 (quart en 2012) et remporté un tournoi du Grand Chelem (US Open 2009).
Un match Nadal-Del Potro ne pourrait avoir lieu qu'en demi-finale. L'Espagnol pourrait aussi devoir se frotter à ce stade un autre géant, Marin Cilic, 1,98 m également, même âge que Del Potro aussi, 29 ans. 4e mondial, le Croate reste sur un succès sur Nadal, en Australie, en quarts (3-6, 6-3, 6-7, 6-2, 2-0, abandon).
Il l'avait battu une première fois en 2009 à Pékin (6-1, 6-3). Entre temps, l'Espagnol l'a emporté cinq fois, dont une sur terre battue. Cilic, lui, est devenu vainqueur en Grand Chelem (2014), a atteint deux autres finales majeures et les quarts à Roland en 2017. S'il doit se frotter à Nadal, il ne baisserait pas les yeux.
Del Potro, Cilic ou encore John Isner. Le profil grand serveur semble le plus a même de faire vaciller Nadal sur terre. L'Américain de 2,06 m figure dans le même quart de tableau que l'Argentin et le Croate, avec une potentielle demie au bout contre Nadal. S'il n'a jamais battu l'Espagnol (sept revers), il est l'un des rares à lui avoir pris deux sets à Roland, en 2011 (6-4, 6-7, 6-7, 6-2, 6-4 au 1er tour).
À 33 ans, le 10e joueur mondial n'affiche toutefois pas la forme de sa vie. À Paris, il n'a jamais dépassé les 8es de finale et affiche d'ailleurs ses limites en Grand Chelem (un seul quart, à l'US Open en 2011).
Comme les Français Paul-Henri Mathieu et Sébastien Grosjean, Isner est l'un de ceux qui ont réussi "l'exploit" de prendre (au moins) un set à Nadal à Roland-Garros. Fabio Fognini, lui, est l'un des trois qui l'ont fait cette saison, avec Thiem et Zverev donc. À Rome, en quarts, l'Italien de 31 ans a mené 6-4 avant de prendre 6-1 et 6-2.
Capable du meilleur comme du pire sur un court, de jouer la foudre comme de dégoupiller à la moindre contrariété, Fognini, 19e mondial à 31 ans, est aussi et surtout l'un des rares à avoir battu Nadal à deux reprises sur terre battue (six défaites), Rio et Barcelone en 2015. Il lui avait aussi pris un set à Madrid l'an dernier et sait le jouer, malgré son mètre 78. Problème : lui aussi figure dans le quart de tableau de Cilic, Isner et Del Potro.
Nadal n'a-t-il donc aucun souci à se faire avant les demi-finales ? Attention tout de même à ne pas prendre son premier tour à la légère. L'Ukrainien Alexandr Dolopolov, 29 ans, n'est que 54e mondial. Mais il fut 13e et a déjà battu l'Espagnol deux fois de suite (sept revers), en 2014 sur dur à Indian Wells (6-3, 3-6, 7-6) et sur gazon au Queen's (6-3, 6-7, 6-4).
Au 2e tour, il affronterait un "terrien", le Portugais Joao Sousa (48e), lauréat du tournoi d'Estoril début mai, ou l'Argentin Guido Pella (81e), avant un éventuel choc avec Richard Gasquet (32e), qui bataillera avec l'Italien Andreas Seppi (51e) d'entrée. Le Français de 31 ans est mené 15-0 par Nadal (6-0 sur terre, deux sets gagnés).
En théorie, les choses pourraient se corser un peu lors des 8es de finale où plane l'ombre du jeune Canadien Denis Shapovalov (26e), 19 ans et présenté comme un futur "crack" depuis un succès contre... Nadal en août 2017 au Canada (3-6, 6-4, 7-6). L'adversaire théorique de Nadal en quart est le Sud-Africain Kevin Anderson (7e), mené 5-0 dans leur confrontations.
Et Stan Wawrinka alors ? Et Gaël Monfils ? Et Kei Nishikori ? Et Lucas Pouille ? Tous ont déjà battu Nadal au moins une fois - et tous ne peuvent le retrouver qu'en finale. Le Suisse de 33 ans (25e) l'a même fait sur terre. Mais il revient à peine d'une opération d'un genou et reste sur une raclée en finale face à l'Espagnol l'an passé (6-2, 6-3, 6-1).
Descendu au 38e rang Mondial, irrégulier, Monfils (31 ans) semble incapable de retrouver les quarts comme en 2009, 2011 et 2014, encore moins une demie comme en 2008. Tombeur de Nadal à l'US Open en 2016, Pouille (16e) traverse à 24 ans une crise de résultats. Quant à Nishikori (28 ans, 21e mondial), il figure dans la redoutable partie de tableau de Thiem et Zverev. Rappelons enfin que Jo-Wilfried Tsonga, comme Federer et Murray, est forfait.
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