"Comment ça va ?" Comme un dimanche, pluvieux, place de la République à Paris pour parler violences faites aux femmes à l'occasion du rassemblement #MeToo dans la vraie vie.
Cette initiative a été lancée à la suite du mouvement de libération de la parole sur les réseaux sociaux depuis le milieu du mois d'octobre et à mesure que l'heure du lancement du rassemblement avance, il est difficile de dire si les femmes seront présentes ou non à ce rendez-vous.
J'ai encore les souvenirs de précédentes manifestations féministes où peu de militantes avaient fait le déplacement. Et quand on connaît le désamour des Parisiens et Parisiennes pour la pluie, le pari est loin d'être gagné. Mais ce dimanche 29 octobre, alors que sonne tout juste 15 heures, la foule est bien présente. En avance même.
C'est comme arriver à une fête au milieu de la nuit. L'ambiance est déjà très installée. Ici, on n'a pas envie de trop rigoler. Des femmes posent leurs pancartes autour du cou ou les tiennent à la main. Elles arrachent des larmes à celles et ceux qui les regardent. Violée par un proche, agressée par un patron ou un partenaire, leurs mots écrits en gros caractères sont suffisamment forts pour marquer les esprits.
D'un bout à l'autre de la célèbre place, les langues se délient. Il suffit de vagabonder ici et là pour croiser des visages connues - militantes, journalistes, vagues connaissances ou amies de longue date - et attraper au vol des histoires à vous glacer le sang.
Celle de Marion, 28 ans, qui raconte sans relâche et avec courage cette fois où, adolescente, elle s'est rendue dans un commissariat pour déposer plainte après une agression sexuelle. La façon dont elle retranscrit l'accueil que lui ont réservé les policières a de quoi vous révolter : les soupçons, les accusations, les questions pour la culpabiliser et remettre en cause sa parole. Marion a tant d'histoires. Tout comme Mylène, Aline, Celia, Myriam, Rebecca et toutes ces inconnues venues mettre un visage sur un hashtag.
Certaines femmes sont venues au rassemblement #MeToo comme on se rend à un enterrement, me-dit-on. Pour "faire le deuil" de son histoire ou pour exorciser (parfois avec humour) le sentiment d'oppression qu'elles ont pu subir au travail, en couple, dans les transports en commun ou dans la rue.
D'autres prennent la parole pour la première fois en public, dans l'espace privé qui leur est réservé ou devant la caméra d'une équipe de journalistes... preuve que si la parole se libère sur Twitter, le combat doit perdurer sur le terrain.
Carol Galan, la journaliste à l'initiative de ce rassemblement, avait proposé de faire "de #metoo autre chose qu'un buzz sur les réseaux sociaux". À en juger par une mobilisation sans précédent (2.500 personnes, selon la préfecture de police) et une couverture médiatique généralisée, je peux l'affirmer : la mission est plus que réussie.
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