Le 21 mars 2006, un phénomène faisait son apparition sur le Net : Twitter. Ou plutôt "Twttr" comme il s'appelait à l'époque. Dix ans plus tard, le réseau social à l'oiseau bleu est dans une situation paradoxale : c'est un puissant et innovant outil de communication qui peine à générer des revenus. S'il est devenu indispensable pour les journalistes, les célébrités et les personnalités politiques, Twitter est aujourd'hui dans une situation économique instable.
Pourtant, Twitter et ses 140 signes gardent une certaine influence. Depuis le premier tweet du fondateur, Jack Dorsey, en 2006, 320 millions d'utilisateurs sont venus le rejoindre sur le réseau. En parallèle, le chiffre d'affaires annuel, fondé essentiellement sur la publicité, continue de progresser. Il est ainsi passé de 1,4 milliard de dollars en 2014 à 2,2 milliards de dollars en 2015. Mais toutes ces données en apparences rassurantes sont à relativiser.
En effet, ces derniers mois, l'entreprise californienne a vu sa cote baisser à la Bourse, plusieurs de ses dirigeants quitter le navire, et le nombre de ses employés réduire. Et surtout, depuis sa naissance, elle n'a même jamais été bénéficiaire. Malgré un chiffre d'affaires croissant, ses pertes de 2015 se sont élevées à 521 millions de dollars, un peu moins que les 577 millions de dollars de l'année précédente.
Malgré le lancement de divers produits, la rentabilité nette ne se profile toujours pas et cela finit par rendre sceptiques les investisseurs : après son entrée en Bourse en 2013 à 26 dollars l'action, le titre Twitter est monté jusqu'à 69 dollars cette année-là, mais il s'échange désormais pour bien moins que cela. Ces derniers mois l'action s'échangeait entre 14 et 17 dollars, pour une capitalisation d'environ 11 milliards de dollars.
Le poids du réseau social est aussi à nuancer. 320 millions d'usagers, c'est bien, mais moins que Facebook, le leader qui compte 1,5 milliard d'utilisateurs. C'est même moins qu'Instagram et ses 400 millions d'utilisateurs. En termes d'outil d'information Twitter n'est pas non plus N.1. Les vidéos de YouTube, propriété d'Alphabet (Google), réunissent en effet un milliard d'utilisateurs, et d'autres sites d'échange de messages, comme WhatsApp (900 millions), le chinois QQ (860 milllions), Facebook Messenger (800 millions) et le chinois WeChat (650 millions) le dépassent largement. Quant au réseau professionnel LinkedIn, il compte 414 millions d'utilisateurs enregistrés.
SnapChat, connu pour ses messages qui s'autodétruisent en quelques secondes et sa popularité chez les jeunes, lui fait aussi de la concurrence. Ce dernier revendique ainsi 100 millions d'utilisateurs par jour, et un nombre en constante augmentation de partenariats avec des médias. De son côté, Twitter reste pénalisé par sa limitation à 140 caractères.
Après 10 ans d'existence, il serait donc temps que le petit oiseau bleu prenne véritablement son envol. Certains analystes pensent d'ailleurs que les choses vont s'améliorer pour la firme californienne en 2016. Pour ce faire, elle doit continuer d'imposer son réseau social comme un outil indispensable d'information. Aux États-Unis, 17% des adultes utilisent Twitter et près des deux tiers le considèrent déjà comme une véritable source d'informations, selon une étude de l'institut de recherche Pew parue l'an dernier.
Pour le cabinet d'analyse Trefis, Twitter est en train de devenir un "service internet de base", essentiel aux internautes et par conséquent attractif pour les annonceurs. Et justement, selon le cabinet eMarketer sa part de marché est passée de 0,9% à 1,2% entre 2014 et 2015. Ses recettes publicitaires devraient donc bondir de 45% cette année pour atteindre 2,95 milliards de dollars, puis 3,98 milliards de dollars en 2017. On est encore loin de Facebook et ses 17 milliards de dollars de recettes publicitaires en 2015, mais Twitter est sur la bonne voie. D'autant que le réseau peut compter sur un événement de taille pour accroître son influence : les élections présidentielles américaines.
Certains analystes estiment en effet que le réseau social va profiter de la course à la Maison Blanche. Les candidats profitent en effet de Twitter pour être en contact direct avec les électeurs. Le premier d'entre eux à en jouer est le candidat républicain, Donald Trump, considéré par certains comme l'emblème parfait du petit oiseau bleu : "Il n'y a qu'un seul candidat qui vit et respire Twitter, c'est Donald Trump", explique Trip Chowdhry, analyste chez Global Equities Research. "Regardez le résultat : il y a huit semaines, j'aurais dit que les jours de Twitter étaient comptés, mais aujourd'hui je ne dirais plus cela".
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