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Isabelle Morini-Bosc : "Le jury de Masterchef préfère la langue de bœuf à la langue de bois"
REPLAY - ÉDITO - L'émission cuminaire de "TF1" redémarre ce jeudi soir après avoir fait peau neuve. Le jury de trois grands cuisiniers n'hésite pas à dire tout ce qu'il pense des candidats.
On a tous une phrase fétiche. La mienne est de proclamer que si, dans la vie, "on ne dit pas tout ce qu'on pense, il faut en revanche penser tout ce que l'on dit". Toujours ça de pris. Je suis néanmoins contente que certains "individus" s'expriment, qui ne sont professionnellement tenus à aucun devoir de réserve. C'est le cas de Yannick Delpech, Gilles Goujon et Christian Etchebest, les nouveaux "mentors" qu'a choisi la production de Masterchef pour la 5ème saison du télé-crochet culinaire de TF1.
Les 3 "toqués" du Sud Ouest -qui ne se connaissaient pas entre eux- se sont en effet déjà fait remarquer par une liberté de ton aussi rafraîchissante que l'eau servie dans leurs établissements. À la question de Laurent Marsick : "Avez-vous été épatés par les candidats ?", ils ont répondu "absolument pas", là où leurs prédécesseurs suggéraient gentiment : "Ils sont épatants et nous ont épatés" (tout en mettant ensuite plus de liant dans leurs sauces que dans leurs propos).
Affection, transmission et bienveillance
Les nouveaux l'affirment : "Ces amateurs ultra-sympas font des plats consommables sans avoir le geste ou le rythme, et peu sortent du lot. Comment pourrait-il d'ailleurs en être autrement ? "Nous, on a commencé à 14 ans, on a été cuisiniers à 30 ans, on a appris notre métier durant 16 ans, et eux, ils seraient au point en 8 semaines ? Ça craint !" Gilles Goujon confirme, qui déteste noyer le poisson (logique, vu son nom). Cela n'empêche pas l'affection, la transmission et une bienveillance accrue cette saison.
Cela m'a également fait penser à Pékin Express, émission à laquelle j'ai eu la chance de participer. Cela se passait en Inde et il était "tendance" de dire "merci à ces gens qui n'ont rien et qui nous ont tout donné". Faux. En Inde, pays socialement très dur, ceux qui nous "donnaient" et nous accueillaient, c'est ceux qui avaient du bien, les notables. Les autres n'ayant rien, ils essayaient de nous prendre le peu que nous possédions. Logique. Or donc, bravo à nos trois grands cuisiniers qui, cela dit, préfèrent faire monter la sauce que la pression, et préfèrent la langue de bœuf à la langue de bois.
