Isabelle Morini Bosc: "Que les médias ne maltraitent pas le drame du Cap Ferret"

ÉDITO - Une fillette de 12 ans a trouvé la mort lors de l'enregistrement d'une émission de "France 2" au Cap Ferret. À cette situation douloureuse, s'ajoute là le poids médiatique.

Le phare du Cap-Ferret

Ce serait indécent de commencer par un quelconque effet de style, alors disons simplement que nous avons tous été épouvantés par l'accident qui s'est produit au Cap Ferret et qui a coûté la vie à Lilou, 12 ans, tombée du phare du Cap Ferret. Le drame est d'autant plus bouleversant qu'il s'est déroulé au cours d'un événement porteur de joie comme cette pré-adolescente était, elle, portée par la joie de participer physiquement à une manifestation bon enfant mettant en valeur notre patrimoine et ceux qui le préservent.

Que s'est-il passé? Une libellule encordée, guère plus grosse que la fée Clochette, meurt juste avant le tournage d'une voltige aérienne orchestrée par la compagnie bordelaise de voltiges chorégraphiées Adrénaline dirigée par son père. C'est ce que les journaux appellent un triste fait divers, un de ces coups du sort qui touchent régulièrement tous les corps de métier mais à la situation douloureuse, à l'horreur du jour, s'ajoute là le poids médiatique.

Laissons aux infos les détails qui broient le cœur

Laissons aux infos les détails qui broient le cœur : que les répétitions s'étaient passées sans problèmes. Que tous étaient heureux de cette féerie visuelle filmée par les caméras de Morgane productions. Ce qui était une épouvantable tragédie, devient en effet une épouvantable tragédie survenue durant le tournage d'une émission de télévision, Le monument préféré des français, un programme unanimement considéré comme faisant "l'honneur du service public", à la limite du "trop propre et trop beau" pour la presse qui pense". Parce qu'il est optimiste et met en valeur ce qui fait notre richesse comme ce phare de Cap Ferret en berne et encore plus éteint aujourd'hui.

Il est évidemment logique que les médias en général et les chaines d'info en particulier relatent l'accident. Et relaient l'enquête. Qu'ils la traitent, oui, mais qu'ils ne la maltraitent pas. En sautant par exemple aux conclusions l'enquête avant la gendarmerie, et en mettant par principe en cause la télévision. Tout mélanger et rajouter du sensationnel à l'effroyable équivaudrait à rajouter de l'horreur à l'horreur.

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