Isabelle Morini-Bosc : "Arrêtons de juger les émissions avant de les avoir vues"

Et si on arrêtait de juger les émissions avant leur diffusion ! Et si on se contentait d'émettre des réserves, en évitant justement de sortir de la sienne, pour condamner d'emblée un programme jugé "sensible" ? Le progrès serait déjà notable, et notoire. Pourquoi ce préambule ? Parce que la "France qui pense" se chauffe déjà la voix pour condamner la nouvelle émission de M6 baptisée Mon partenaire particulier. Et de décrire ces 4 fois 70 minutes comme une télé-réalité façon "l'Amour est dans le pré chez les handicapés".

C'est sûr que, présenté de cette façon, le programme ne donne, ni envie, ni une idée très claire de ce qu'il est est réellement. Il s'agit en fait d'aider des personnes souffrant d'une déficience physique ou mentale à trouver l'amour ou des amis. Il ne s'agit donc pas d'un documentaire sur le handicap, mais sur des personnes en quête d'amour qui oui, souffrent d'un handicap. Syndrome Gilles de la Tourette, trisomie, autisme, maladie des os de verre... Pourquoi dire que c'est voyeur quand on refuse de voir ? De les voir. Eux que l'on trouve à leur place quand ils ont le bon goût de s'effacer d'eux-mêmes.

Le membre du CSA en charge du dossier est favorable

Oui, c'est fou comme on hurle que c'est gênant quand on est gênés. C'est également vrai qu'une émission sur ces gueules cassées est casse-gueule. Avec un vrai risque que la fabrication ne soit pas à la hauteur de l'intention.

Sauf que les "signes avant-coureurs" incitent à la bienveillance : a) La version anglaise est pudique ; b) Rien n'est fait sans l'avis, et l'aval, des associations d'handicapés ; c) Le membre du CSA en charge du dossier "respect des droits et libertés" (Nicolas About) est favorable au projet, qui remet le handicap dans la vie.

Pour en savoir plus, écoutez Philippe Robuchon et ses Dessous de l'Écran dimanche à 13 heures sur RTL. Lui, a voulu voir pour savoir. Et ça fait toute la différence.