Se lever à 5h30 du matin serait la nouvelle sensation du développement personnel. Une vague de lève-tôt amorcée par un ouvrage best-seller, Miracle Morning - le "matin miracle" dans la langue de Molière -, sorti le 10 mars en France. Dans ce livre, l'auteur Hal Elrod propose à ses lecteurs de s'offrir un "supplément de vie" en sortant du lit d'un seul coup, avant 6 heures du matin.
Alors, y a-t-il une "bonne heure" pour se lever ? La réponse est non. "On ne peut pas donner de manière définitive une consigne qui passe partout pour tout le monde. Chacun est différent", explique à RTL.fr Sylvie Royant-Parola, docteur spécialiste du sommeil et présidente du Réseau Morphée, un réseau consacré aux troubles chroniques du sommeil. La spécialiste reconnaît tout de même plusieurs vertus à la tactique prônée par Miracle Morning. "Déjà, elle introduit la notion de régularité des horaires. Quand les horloges sont constamment malmenées par des horaires variables, on est plus fatigué et on récupère moins bien", développe la professionnelle de la santé.
Quand les horloges sont constamment malmenées par des horaires variables, on est plus fatigué et on récupère moins bien
Sylvie Royant-Parola, médecin spécialiste du sommeil
"Ensuite, le second aspect intéressant, c'est que se lever avant l'heure limite pour ne pas être en retard à son travail, c'est un bon antistress. On prend le temps de se poser, de réfléchir, de se détendre, de reprendre pleine possession de son corps", détaille Sylvie Royant-Parola. Pour elle, il faut aussi savoir garder cette régularité le week-end, en évitant les levers trop tardifs, à midi par exemple. "Si on est fatigué, on peut se prévoir une sieste de 20 ou 30 minutes", explique la spécialiste.
Le problème, c'est que tout le monde n'est pas fait pour se lever si tôt. Sur ce plan, la population se divise en plusieurs catégories. "Le temps de sommeil dont on a besoin est inscrit dans notre ADN. Il y a les gens du soir, les gens du matin, et une partie de la population qui est un peu entre les deux. 5h30, c'est un rythme de lève-tôt, je pense que seuls 10 ou 20% des gens se sentiront bien en se levant à cette heure-là", explique à RTL.fr Bertrand de la Giclais, responsable du Centre du Sommeil d'Annecy-Argonay et secrétaire général du Syndicat de la Médecine du Sommeil et de la Vigilance. "À long terme, chez quelqu'un qui n'a pas ce profil de lève-tôt, ça peut être dangereux pour la santé. Quand on est en dette de sommeil, nos défenses immunitaires sont moins efficaces et il y a des risques en termes d'infections, de cancer et des risques cardiaques", avertit le médecin.
Se coucher vers 21 ou 22 heures peut être mauvais pour notre vie sociale
Bertrand de la Giclais, médecin spécialiste du sommeil
Pour ceux qui décideraient tout de même de se lancer dans l'aventure, il faut être en mesure de respecter un temps de sommeil minimum, "de 6 heures pour les petits dormeurs à 10 heures pour les plus gros", rappelle Bertrand de la Giclais. Et c'est là que suivre les préceptes de Hal Elrod devient compliqué. Car pour se lever tôt, il faut se coucher tôt. "C'est délicat socialement d'être debout à 5 heures. Déjà, il faut pouvoir se coucher vers 21 ou 22 heures et c'est difficilement conciliable avec une vie de famille. On est aussi synchronisés par notre vie sociale, ça participe à notre bien-être", rappelle le médecin, qui conclut : "Si on ne voit pas ses amis parce que l'on se lève aux aurores, c'est mauvais."
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