Goldman Sachs : la banque d'affaires pourrait se lancer dans le bitcoin
Face à l'intérêt des clients, la banque d'investissement américaine envisage de créer une division de traders dédiée aux crypto-monnaies. Une première à Wall Street, très réservé sur le sujet jusqu'à présent.
Le bitcoin pourrait devenir un actif financier comme les autres pour Goldman Sachs. La banque d'affaires américaine étudie la possibilité de spéculer sur le bitcoin et d'autres monnaies virtuelles pour le compte de ses clients.
"En réponse à l'intérêt des clients pour les cryptomonnaies, nous sommes en train d'explorer quel est le meilleur moyen de répondre à leurs demandes sur ce segment", a déclaré à l'AFP Tiffany Galvin, une porte-parole de la banque. La firme pourrait constituer à cet effet une équipe de traders comme pour le courtage des autres produits financiers.
La réflexion serait encore à un stade préliminaire et aucun calendrier n'aurait été arrêté. La banque pourrait encore faire machine arrière, indique le Wall Street Journal, qui a révélé l'information lundi 2 octobre.
Une devise numérique controversée
Le bitcoin est une monnaie électronique permettant de payer des biens dans le monde réel. Son système est décentralisé. Il ne repose pas sur la supervision d'un organisme financier comme une banque centrale mais sur un réseau d'ordinateurs. Chaque utilisateur représente une partie du système.
La validation des mouvements de fonds est réalisée par l'ensemble des acteurs d'une même chaîne. C'est le principe du blockchain. Les échanges sont directs, anonymes, rapides et sécurisés. Le bitcoin est aussi gage de transparence car les transactions sont traçables et conservées de manière permanente dans le réseau.
Le bitcoin divise Wall Street. Jamie Dimon, PDG de la première banque d'affaires américaine JPMorgan Chase, a qualifié le bitcoin d'"escroquerie" et prédit son implosion, interdisant à ses traders de spéculer dessus. Pour James Gorman, PDG de Morgan Stanley, le bitcoin est "très spéculatif" même s'il n'est "pas foncièrement mauvais."
Les banque se méfient de la volatilité de son cours par rapport à l'euro et au dollars. Elles redoutent aussi son caractère illégal car il est souvent associé à des activités illicites échappant au contrôle des autorités. Mais le blockchain, la technologie derrière le bitcoin, suscite la convoitise des institutions financières et d'acteurs industriels pour sa transparence et les économies qu'il pourrait faire réaliser.
En voie de normalisation
Le bitcoin investit progressivement l'économie réelle. Des start-up financent désormais des projets dans cette devise sans passer par des banques. Des acteurs commencent à faciliter l'accès à l'investissement dans cette devise. La banque suisse Falcon Private Bank propose depuis plusieurs semaines la gestion d'actifs dans cette devise.
Parallèlement au secteur bancaire, s'ouvre aussi au grand public. Certains commerces et magasins acceptent le paiement dans cette devise. Le bitcoin a frôlé le seuil des 5.000 dollars début septembre. Mais son ascension pourrait être freinée par la Chine qui souhaite en interdire l'usage.
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