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Jean Rochefort : Belmondo, Noiret, Richard... L'acteur a joué avec les plus grands
Décédé dans la nuit à 87 ans, l’acteur a traversé les époques, multipliant les partenaires de prestige au gré des tournages. Sélection.
Comme lui, nous irons tous au paradis. Jean Rochefort est mort dans la nuit de dimanche à lundi, ont annoncé ses proches. Il avait 87 ans. Le cinéma français perd l’une de ses figures les plus emblématiques, qui avait imposé son élégance, ainsi que son flegme sans pareil.
Retracer la filmographie de l’acteur, riche d’une centaine d’œuvres, reviendrait à parcourir une carrière unique en son genre, tant celui-ci aura alterné comédies et classiques devenus culte.
Dès lors, comment ne pas citer, pêle-mêle, Angélique, marquise des anges, Le Grand blond, Ridicule ou encore le décrié Astérix et Obélix : au service de Sa Majesté ? Une rétrospective qui ne pourrait toutefois pas se faire sans évoquer toutes ses collaborations, Jean Rochefort ayant joué avec les plus grands comédiens du 7e art hexagonal.
Jean-Paul Belmondo
En 1962, dans Cartouche, le dandy retrouve son camarade du Conservatoire qui n’est autre Jean-Paul Belmondo. "Bébel" y incarne le héros éponyme du film, un voleur au grand cœur qui, pour fuir la capitale, s’enrôle dans l’armée. Il y rencontra deux fidèles comparses dont "La Taupe" campé par Jean Rochefort lui-même.
Mireille Darc et Pierre Richard
Le Grand Blond avec une chaussure noire ne se résume pas à la mythique cambrure de feue Mireille Darc, alors moulée dans une longue robe noir au décolleté dans le dos. Le long-métrage, prémisse des parodies de films d’espionnage, est aussi le théâtre d’échanges entre la comédienne, disparue le 28 août dernier, le fantasque Pierre Richard et Jean Rochefort donc.
Ce dernier incarne le chef d’un service secret désireux de faire du distrait François Perrin (soit Pierre Richard) son plus précieux va-tout. Quand Mireille Darc, elle, interprète Christine, une espionne ennemie chargée de malmener le bien maladroit Perrin…
Philippe Noiret
D’aucuns se souviennent du chef-d’œuvre de Bertrand Tavernier, L'Horloger de Saint-Paul, où Jean Rochefort trouvait l’un de ses premiers grands rôles mais y retrouvait aussi l’un de ses meilleurs amis, à savoir Philippe Noiret.
Les deux compères se retrouveront sur les plateaux neuf fois, tissant au gré des tournages une des plus solides et illustres amitiés du cinéma français qui prend hélas fin à la mort de Philippe Noiret, parti le 23 novembre 2006, à 76 ans.
Victor Lanoux
Après Un éléphant ça
trompe énormément en 1976, Jean Rochefort retrouve un an plus tard Claude
Brasseur, Guy Bedos mais aussi et surtout le regretté Victor Lanoux afin de
former un quatuor d’amis inséparables pour les besoins de Nous Irons tous au Paradis.
Dans la fiction, ces quatre
mousquetaires décident d’acquérir une maison de campagne, malgré leur
tumultueuse vie amoureuse. Un film culte qui cristallisera à jamais l’aura de
ces quatre grands comédiens, plus précisément celle de Victor Lanoux, décédé le
4 mai 2017, à l’âge de 80 ans.
Gérard Jugnot
En 1987, Jean Rochet enfile le costume de Michel Mortez,
animateur radio sillonnant la France avec son binôme Rivetot, alors joué par
Gérard Jugnot. Les deux hommes animent depuis plus de 25 ans le jeu quotidien "La
Langue au chat", pensée indéboulonnable.
Sauf que voilà, quand Rivetot
apprend que leur émission phare va être supprimée, par amitié pour Mortez, il
préfère ne lui en piper mot. Quitte à simuler une émission qui ne sera jamais
diffusée. Un duo drôle et touchant, qui multiplie les situations rocambolesques.
Daniel Auteuil
En 2001, dans Le Placard, il incarne le patibulaire patron de François Pignon
(Daniel Auteuil), timide comptable qui, pour éviter le licenciement, se fait
passer pour homosexuel.
Une comédie facétieuse et étonnamment avant-gardiste où
le flegme de Jean Rochefort prend tout son sens. A noter qu’il y donne aussi la
réplique à Michelle Laroque, Gérard Depardieu et Thierry Lhermitte soit le
gratin du cinéma français.
Johnny Hallyday
Rencontre au sommet en 2002 puisque Jean Rochefort donne la réplique à une autre icône s’il en est, Johnny Hallyday. Dans L’homme du train, le premier joue un enseignant en mal d’aventure quand le second rêve d’une vie de pantouflard. De cette opposition évidente, où chacun lorgne sur la vie de l’autre, naîtra une insolite amitié.
