Muriel Gilbert : l'écriture inclusive, "un sujet qui mérite d'être débattu"

Le ministère du Travail a recommandé vendredi 13 octobre l'utilisation en entreprises de l'écriture inclusive tandis que le ministère de l'Éducation se montre inquiet de son utilisation dans les manuels scolaires. Certains aspects de cette écriture, le système notamment qui consiste à écrire la racine + suffixe masculin + un point + suffixe féminin, semblent un petit peu compliqués à mettre en œuvre.

Mais le sujet mérite vraiment d'être débattu. À l'école primaire, on a appris qu'en français le masculin l'emporte sur le féminin. Le masculin fait aussi fonction de neutre. C'est la version un peu politiquement correcte. Car n'est-il pas un peu bizarre si dans une manifestation de 1.000 personnes, s'il y a 999 femmes et un homme, on dise "ils ont manifesté" ?

Absurde, c'est ce que pensent pas mal de féministes qui militent pour l'adoption de ce qu'elles appellent la règle de proximité. Jusqu'au XVIIe siècle, un adjectif qui se rapportait à plusieurs noms pouvait s'accorder avec le plus proche. En faisant des recherches sur le sujet, je me suis aperçue que la règle 'le masculin l'emporte sur le féminin' ne datait que des débuts de l'Académie française. Des grammairiens ont décidé que "lorsque deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l'emporte" car "le genre masculin est réputé plus noble que le féminin". Voilà qui donne l'envie de distribuer quelques nobles baffes et peut-être des envies de changement.