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Hollywood et la Corée du Nord : une histoire d'amour et de haine

Le régime nord-coréen est soupçonné d'être à l'origine des menaces contre le film américain "L'Interview qui tue !". Pourtant, Kim Jong-un et son père Kim Jong-il ont toujours été de grands fans de la culture hollywoodienne.

Les pirates menacent tous ceux qui iront voir "L'interview qui tue !", un film sur Kim Jong-Un, produit par Sony (archives).
Crédit : AFP
Mathilde Cesbron

La rupture est consommée entre la Corée du Nord et Hollywood. Le studio Sony renonce à diffuser sa comédie loufoque L'Interview qui tue ! par peur de représailles de la part de pirates informatiques. Le film parodie un complot de la CIA pour assassiner le dirigeant nord-coréen actuel Kim Jong-un. Le dictateur a plusieurs fois exprimé sa colère à l'encontre de ce scénario qu'il juge humiliant et a professé quelques menaces à l'encontre du gouvernement américain. 

L'administration Obama a ainsi l'intime conviction que le piratage de Sony a été "parrainé" par la Corée du Nord. Et les menaces des hackers seraient du fait de Pyongyang. Si Hollywood n'est plus en odeur de sainteté en Corée du Nord, la terre du cinéma a toujours fasciné les dirigeants du pays, que ce soit Kim Jon-un, son frère Kim Jong-nam ou leur père Kim-Jong-il. Le défunt dictateur était un féru de 7ème art, auteur d'un essai sur le sujet (À propos de l’art cinématographique), et lui-même metteur en scène à ses heures perdues.

Version communiste de "Godzilla"

À la mort de son père en 1994, il hérite de l'industrie cinématographique nord-coréenne et souhaite la faire entrer dans l'ère du XXème siècle. Aussi surprenant soit-il, Kim Jong-il trouvait l'inspiration dans les blockbusters Hollywoodiens, de Titanic à Gladiator. L'une des réalisations qu'il a supervisée, Pulgasari, est même une "excellente" version communiste de Godzillaa confié au Telegraph, Anna Broinowski, auteur d'un documentaire Aim High in Creation, sur la passion de l'ex-dictateur nord-coréen.

La rumeur lui attribue la plus grande cinémathèque privée du monde. Le dictateur mort en 2011 aurait collectionné quelques 20.000 vidéos dont les plus grands chefs-d'oeuvre américains, rangées sur trois étages. Amateur des westerns de John Wayne (légende hollywoodienne par excellence), il était surtout un grand fan de films d'action occidentaux à l'image de Rambo et James Bond. Mais sa passion pour la saga 007 pris fin avec Meurs un autre jour. Dans le film de 2002, l'espion anglais est capturé et torturé durant une mission en Corée du Nord. Le gouvernement de Kim Jong-il a détesté la scène qu'il trouvait "insultante pour la nation coréenne".

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Son film préféré par-dessus tout est un monument de la culture hollywoodienne, Autant en emporte le vent. Et son actrice préférée n'était autre que Liz Taylor. Ses goûts cinématographiques ont été révélés en 2003 par Shin Sang-ok, un réalisateur sud-coréen kidnappé en 1978 par les services de Kim Jong-il. Celui qui se surnommait lui-même le "génie du cinéma" a transmis son penchant à ses deux fils, Kim Jong-un, le dirigeant depuis 2011 et son frère aîné Kim Jong-nam. 

Kim Jong-un et Kim Jong-nam, fans de Disney

Les deux frères vouent un culte à l'un des piliers de Hollywood : le merveilleux monde de Disney. En 1993, Kim Jong-un et Kim Jong-nam se rendent sous une fausse identité au Japon pour visiter le parc Disneyland à Tokyo. En Corée du Nord, céder à la tentation de Mickey attire de sérieux ennuis. En 2001, Kim Jong-nam se rend de nouveau à Disneyland avec un faux passeport dominicain. Il se fait prendre et tombe en disgrâce aux yeux de son père.

Depuis la mort de Kim Jong-il en 2011, Kim Jong-un laisse libre cours à sa passion pour l'univers de Walt Disney. Quelques mois après son accession au pouvoir, le dictateur a assisté à un spectacle hommage de Mickey, Minnie et Winnie. "Les acteurs, habillés en Minnie, Tigrou et autres, ont dansé et sautillé sur scène, tandis que sur un écran géant dans leur dos, des extraits de Blanche-Neige, Dumbo, la Belle et la Bête, et autres films Disney, étaient projetés", décrivait un journaliste de l'agence Associated Press. 

Selon l'agence de presse d'État KCNA, la présentation faisait partie d'un "plan grandiose qui vise à apporter un tournant sensible à la littérature et à l'art." Si la Corée du Nord comptait s'ouvrir a minima à la culture hollywoodienne, la tentative a été tuée dans l’œuf par L'Interview qui tue ! de Seth Rogen et James Franco. 

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