C'était une audience cruciale. Au procès de Francis Heaulme, jugé pour les meurtres à coups de pierres de deux enfants de 8 ans, en septembre 86 à Montigny-lès-Metz, la cour d'assises de la Moselle a fait témoigner Patrick Dils. Quinze ans après son acquittement dans cette affaire, qui lui a valu une quinzaine d'années de détention, l'homme de 46 ans a été interrogé mercredi 26 avril en visioconférence (pour des raisons pratiques) depuis Bordeaux. D'une certaine manière, l'audition a été d'une rare violence, notamment parce que la défense et certaines parties civiles semblent avoir exprimé des doutes sur sa non-culpabilité.
Le tribunal a choisi de le faire témoigner en premier, avant les enquêteurs. La justice voulait ainsi lever les derniers soupçons et chasser le vieux fantôme de Patrick Dils. Mais lorsqu'il est apparu à l'écran, les questions ont plu de tous côtés. Les avocats ont sorti les vieux procès-verbaux et ses aveux complets de 1986 qui regorgent de détails. Par exemple, pourquoi avoir dit que les coups sur les enfants faisaient le bruit d'un melon qu'on écrase ? Comment a-t-il su que telle pierre avait tué Cyril, qu'une autre portait le sang d'Alexandre ? Pendant plus de trois heures, le témoin Patrick Dils devient en quelque sorte l'accusé.
Son épouse, Anaïs Dils, a pris de ses nouvelles au téléphone après l'audience. "Je l'ai senti plutôt bien. Ça n'a pas été une chose facile pour lui. C'est quelque chose qu'il a vécu avec beaucoup de stress. Retourner devant le tribunal qui l'a condamné à la perpétuité, c'est quelque chose qu'il appréhendait", confie-t-elle au micro de RTL.
Malgré le "calme" apparent de son mari, Anaïs Dils affirme que cette audience était "difficile à vivre pour lui". Elle même a mal vécu cette audience. "J'ai vraiment eu l'impression qu'on refaisait son procès. J'ai du mal à comprendre les raisons pour laquelle les avocats s'en sont pris à lui comme cela", s'étonne-t-elle, même si elle pense que son mari "savait très bien" qu'il allait être appelé à livrer sa version des faits.
Un des avocats a demandé à Patrick Dils de se rendre physiquement auprès de la cour. "Je ne le souhaite pas du tout, rétorque Anaïs Dils. Pour la simple et bonne raison que c'est comme si on lui enfonçait un couteau dans le dos. J'estime que la visioconférence était suffisamment difficile".
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