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Élection présidentielle 2017 : zoom sur les attentes des policiers

REPLAY - REPORTAGE - RTL est allée à la rencontre des policiers français pour comprendre leurs attentes à l'aube de l'élection d'un nouveau chef d'État.

Des policiers à Aulnay-sous-Bois, le 6 février 2017
Crédit : FRANCOIS GUILLOT / AFP
Présidentielle 2017 : zoom sur les attentes des policiers
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Présidentielle 2017 : zoom sur les attentes des policiers
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Olivier Boy
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À la rencontre des policiers qui ont vécu des années difficiles. Ils ont vu leur métier changer devenir plus difficile plus dangereux et ont envie que ça change. Pourtant ces trois policiers aiment leur métier. D'abord il y a Pascal qui a 37 ans, il est policier à Paris en compagnie d'intervention et délégué du syndicat Alliance. Il a été au cœur des manifestations contre la loi travail l'année dernière et il a été grièvement blessé par des casseurs. 

"En 12 ans de compagnie, je n'ai jamais vu autant de violence, de haine, raconte-t-il. Quand on entend les slogans 'un bon flic est un flic mort' ou 'un flic, une balle', c'est clairement de l'appel à la haine, à la violence. On a l'impression que taper du flic c'est pas grave. On porte l'uniforme, on a signé en bas de la feuille, donc on sait à quoi s'attendre. Mais on n'est pas là pour ça, on est là pour protéger et servir, on n'est pas des punching-balls."

En 12 ans de compagnie, je n'ai jamais vu autant de violence, de haine

Pascal, 37 ans, policier à Paris

Ce niveau de violence, Stéphane le connait aussi très bien dans une cité qui est l'une des plus dures d’île de France, la grande Borne à Grigny et à Viry-Châtillon. Ça fait 20 ans qu'il y est policier, 20 ans qu'il y patrouille la nuit. Stéphane est délégué Unité-SGP Police et c'est à Viry-Châtillon que des policiers ont été attaqués en octobre dernier. "Dans ce quartier-là, on nous a déjà tiré dessus, témoigne-t-il. Parfois on n'a pas d'autres choix que de fuir. Aujourd'hui la police c'est ça, on fuit les quartiers plutôt que de se défendre ou en tout cas d'appliquer le droit".

Le dernier policier, Gabriel, a un profil complètement différent. Il est enquêteur chef de groupe en police judiciaire donc il n'est pas en uniforme, il patrouille pas dans la rue, lui son métier c'est de s'occuper des gros voyous. En les traquant, le problème, c'est qu'il a de moins en moins le temps de le faire tellement les règles d’enquête sont devenues compliquées et tellement le "métier a changé". "On est entre 80 et 90% du temps dans les bureaux".

L'impression d'une perte de confiance en la police

À écouter aussi

Malgré ces profils différents, un même malaise réside dans la profession. L'impression qu'on ne fait plus confiance aux policiers. Gabriel, l’enquêteur flic de gauche trouve qu'il y a toujours plus de règles en faveur des suspects comme si on avait peur à chaque fois que le policer abuse de son pouvoir. "Le soupçon permanent qui pèse sur le policier est assez usant, s'agace-t-il. Il y a effectivement des bavures, mais ce soupçon permanent est dur à encaisser". Même impression pour Stéphane ou pour Pascal quand il fait face aux casseurs.

Il ne faut pas confondre force publique et violence policière

Gabriel, enquêteur chef de groupe en police judiciaire

Ils sont filmés par les portables dès qu'il y a une intervention un peu tendue. Des images qui passent en boucle sur internet avec toujours, selon eux, le policier mis en cause. "Face à la violence on est bien obligés de prendre des décisions, explique Gabriel. Il ne faut pas confondre force publique et violence policière, ce n'est pas la même chose. Bien souvent on est contraint d'utiliser la force, seulement on est toujours sur le fil du rasoir."

Leurs attentes dans la campagne présidentielle

Pas beaucoup de policiers sont en faveur de la légalisation du cannabis. Les récépissés de contrôle d'identité, ils y sont totalement opposés pour les raisons évoquées. Cela participe pour eux au climat de suspicion. Et puis ils entendent qu'on parle beaucoup de police de proximité et Stéphane se méfie un peu : "Sur le papier ça a l'air pas mal, sauf qu'une fois de plus, on a voulu prendre quelque chose qui fonctionne à l'étranger et le transposer en France, mais avec trois francs six sous. Ça ne peut pas fonctionner. La police de proximité implique des moyens humains, du matériel, de la formation, et une réponse pénale derrière".

On demande juste l'application des lois

Stéphane, policier à Viry-Châtillon

La réponse pénale c’est le mot magique pour un policier, celui qui revient tout le temps, l'impression que les peines sont insuffisantes. "On demande juste l'application des lois, poursuit le policier. Quand une personne doit prendre 5 ans de prison, qu'elle ne prenne pas qu'un an avec 6 mois de sursis. Il faut arrêter les 50 rappels à la loi sur un seul individu, il y a un moment les sanctions doivent être là".
 
Dernière chose que Pascal entend dans cette campagne : on promet la fin des taches indues. Ça lui parle directement puisqu'il est parfois affecté 9 heures de suite en surveillance devant une ambassade fermée. Il a l'impression qu'il pourrait être plus utile ailleurs.

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