Sortir ou pas de l'euro. Difficile de suivre Marine Le Pen dans ses déclarations successives sur le sujet. C'est devenu inintelligible. Il n'y pas si longtemps, la candidate du Front national voulait tout simplement sortir de l'euro, expliquant que l'union monétaire européenne asphyxiait l'économie française. Dans un second temps, elle assurait souhaiter soumettre la question aux Français, par référendum. Et voilà qu'elle nous explique désormais, dans le "contrat de gouvernement" qu'elle a signé avec Nicolas Dupont-Aignan, que ce n'est plus le "préalable à toute politique économique". En clair, ce n'est plus un point prioritaire du programme économique Le Pen.
Marion Maréchal Le Pen, la nièce de la
candidate, a donné samedi quelques éléments éclairants sur le calendrier.
On attend un an, jusqu'aux européennes de juin 2018. À partir de cette date,
négociation avec les partenaires pour réformer l'Europe et l'euro. Puis
référendum pour poser la question aux Français. "Il y aura un long débat, vraisemblablement plusieurs mois, ou
peut-être plusieurs années, avant que nous ne prenions cette décision
historique", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen dit aujourd'hui que l'euro restera
une monnaie commune, alors que le franc serait la monnaie nationale. Ça veut dire que la France, au terme de ce long
processus, adopterait le franc, mais que l'euro aurait toujours cours chez nous.
Nos salaires seraient versés en francs, mais tout le monde chercherait à avoir
des euros pour préserver son épargne, de façon à éviter la dévaluation. C'est
un peu le système des pays communistes : une monnaie ordinaire dont personne ne
veut, et une monnaie forte, généralement le dollar, qu'on achète au marché
noir.
Le Front national a vu que la sortie de l'euro
heurtait bon nombre d'électeurs, et ne veut pas les effrayer. Mais changer sur une question aussi fondamentale
que la monnaie, pour des raisons de circonstances politiques, c'est tout de
même assez peu rassurant. On a vu aussi le même flou sur la dévaluation du
franc. Au départ, dévaluation de 20% pour retrouver de la compétitivité, a
dit la candidate.
Puis plus de dévaluation, c'est ce qu'elle assurait à France
2, dans L'Émission politique, il y a quelques semaines. Puis tout récemment, la
voilà qui parle désormais de 10%. Que veut vraiment faire la candidate du Front
National de l'euro ? Le mystère s'épaissit. Ne reviendra-t-elle pas à son avis
initial, la sortie pure et simple, si elle était élue ? Sans compter que si
elle ne sort ni de l'Europe, ni de l'euro, une bonne partie de son programme
est tout simplement inapplicable.
Pas question de mettre en place un protectionnisme,
quel qu'en soit la nature, si l'on reste dans l'Europe. Pas question de mettre
des taxes aux frontières, comme elle le souhaite. Pas question de réserver les
commandes publiques aux entreprises françaises. Pas question de surtaxer
l'emploi des étrangers. Si l'on reste dans l'euro, pas question de prendre le
contrôle de la banque de France pour financer les entreprises à taux
préférentiels. Et, point clé, pas question de lui faire financer les dizaines
de milliards de dépenses supplémentaires prévues, avec la planche à billets.
Dans ce cas-là, les clés de la monnaie resteraient à Francfort, les clés des
frontières à Bruxelles, et l'on se demande bien ce que ferait madame Le Pen à
l'Elysée.
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