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Pourquoi les professeurs des écoles sont-ils aussi mal formés ?

REPLAY - À la veille des vacances scolaires, le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU, demande la remise à plat de la formation des instituteurs.

Un professeur dans une école élémentaire, le 9 septembre 2014 à Paris
Crédit : AFP / Archives, Fred Dufour
Pourquoi les professeurs des écoles sont-ils aussi mal formés ?
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Christophe Ponzio & Loïc Farge
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De nombreux professeurs stagiaires se disent toujours "démunis" quand ils se retrouvent en classe, face aux élèves. Et ce, malgré le retour d'une formation initiale, mis en place par Vincent Peillon il y a deux ans. À ce moment là, il n'y avait plus rien. Cette formation avait été supprimée par la droite.

Résultat : les Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (Espé) sont créées pour remplacer les IUFM, avec deux ans de master, dont une seule année après le concours, où tout est concentré. C'est ce fonctionnement qui pose problème.

Des enseignants désemparés

Un chiffre en dit long : 82% de ces futurs enseignants ne se sentent pas assez préparés pour avoir la responsabilité d'une classe. Jean-Pierre fait partie des 8.000 professeurs des écoles stagiaires à avoir obtenu le concours "rénové" l'an passé. Le jeune homme alterne entre sa formation et les enseignements sur le terrain. Un mi-temps en petite section de maternelle, où les choses se gâtent.

"Le problème, c'est que les cours ne nous ont pas préparé à prendre notre classe, ni à encadrer nos élèves ou à mettre en place les emplois du temps. Le décalage est total. Si on n'a pas les clés pour encadrer des maternelles, les maternelles nous dépassent", dit-il.

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Débordé, stressé par des enfants de niveaux différents, l'apprenti-professeur regrette une telle organisation, pesante. "Clairement, ça crée un malaise. On a souvent l'impression de mal avoir fait notre travail, et d'une manière c'est vrai", poursuit Jean-Pierre. "Je me dis qu'il va falloir en parler à mes tuteurs, mais ils vont me noter. Si je leur dis que je suis en difficulté, je vais me faire massacrer sur place. On se sent seul", plaide-t-il.

D'autant que ces stagiaires ne sont quasiment jamais affectés dans l'école de leur tuteur. Leurs visites sont d'ailleurs rares. Contrairement à la charge de travail, trop importante selon eux, avec 48 heures hebdomadaires. Ainsi, trois jeunes collègues de Jean-Pierre ont baissé les bras en cours d'année. Las d'essuyer les plâtres de la réforme, ils ont présenté leur démission.

"Réglages" en vue

Les autorités se défendent. La nouvelle formation des enseignants est "l'une des mesures les plus emblématiques de ce quinquennat", estime la ministre de l'Éducation nationale. Najat Vallaud-Belkcem reconnaît que des "réglages" sont sans doute à apporter.

"Je comprends qu'un jeune professeur puisse être stressé. Aucun ne dit qu'il est abandonné ; ils disent être désemparés", explique Daniel Filâtre, président du Comité national de suivi de la réforme. "Imaginons ce qu'ils auraient dit il y a trois ans lorsqu'on les mettaient devant une classe sans qu'ils aient eu d'entrée progressive dans le métier. Cette première année démontre que la réforme est dans la bonne voie, mais qu'il y a des corrections à apporter", poursuit-il.

Cette première année démontre que de la réforme est dans la bonne voie

Daniel Filâtre, président du Comité national de suivi de la réforme

Dès la rentrée prochaine, le temps passé en cours sera allégé. Il devrait y avoir aussi moins de contrôles continus, moins d'épreuves ou de travaux à rendre par les étudiants. La baisse des temps de déplacement entre les lieux de stage et d'études est aussi en réflexion.

Des mesures qui vont dans le bon sens, estime le principal syndicat du primaire. Le SNUipp-FSU continue néanmoins de réclamer une entrée moins abrupte, plus progressive dans le métier, pour des instituteurs mieux formés.

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