Un an après le classement sans suite par le parquet, il devra répondre aux faits qui lui sont reprochés devant le tribunal. Le cardinal Philippe Barbarin va être jugé pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs commises par un prêtre dans son diocèse, selon une annonce du tribunal correctionnel de Lyon. Le cardinal comparaîtra à la barre lors de son procès qui se tiendra du 4 au 6 avril 2018.
Était-il au courant de ce qu'il se passait dans les murs du diocèse de Lyon ? A-t-il délibérément gardé le silence pour protéger le père Preynat et l'image de son diocèse ? Autant de questionnements qui se seront abordés lors de procès.
Face au cardinal Barbarin, neuf victimes. Toutes reprochent au cardinal de ne pas avoir dénoncé à la justice des agressions sexuelles commises par le prêtre Preynat.
Scouts dans les années 80 au sein du "Groupe de Saint-Luc", des enfants rapportent avoir été victimes d'agressions sexuelles commises par le prêtre Bernard Preynat, alors qu'il avait pour rôle d'encadrer ce groupe de jeunes. Près de 30 ans après les faits, les langues se délient et les victimes osent témoigner. Il faudra attendre mai 2015 pour que les premières plaintes soient déposées.
Quelques mois plus tard, elles se rassemblent en une association "La Parole libérée". Le but étant de mener un combat vers la reconnaissance de ces actes pédophiles perpétrés dans les murs de l'Église catholique.
Les victimes accusent toutes le prêtre Bernard Preynat d'actes de pédophilie. Aux enquêteurs, le prêtre a fini par reconnaître les faits qui lui étaient reprochés, en janvier 2016. Des aveux durant lesquels le prêtre avait clairement dénoncé le silence de l'Église puisque selon lui, tous ces supérieurs dont le cardinal Barbarin étaient au courant "depuis le début". Désormais, c'est parole contre parole au diocèse de Lyon.
Le cardinal Barbarin est arrivé en 2002 au diocèse, soit 11 ans près le dernier fait retenu par la justice contre le prêtre Bernard Preynat. Mis en examen pour des faits de "non dénonciation" d'agressions sexuelles sur mineur, il nie avoir couvert le moindre acte de pédophilie.
Dans un premier temps, le cardinal avait expliqué avoir "reçu le premier témoignage d'une victime à l'été 2014". Puis il était revenu sur ses déclarations dans une interview donnée au journal La Croix, affirmant avoir eu écho "des comportements vers 2007-2008". L'archevêque aurait alors convoqué le prêtre Preynat qui aurait alors fermement nié les faits. "Certains me reprochent de l’avoir cru…Oui, je l’ai cru", avait complété le cardinal. Aujourd'hui, les victimes lui reprochent notamment le fait d'avoir maintenu à ses fonctions le prêtre Preynat.
Il comparaîtra aux côtés de six autres personnes. L'archevêque d'Auch Maurice Gardès, l'évêque de Nevers Thierry Brac de la Perrière et quatre anciens membres du diocèse de Lyon seront aussi jugés pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs commises par un prêtre dans le diocèse de Lyon.
Sont également cités dans l'affaire, l'ex-directeur de cabinet du cardinal, Pierre Durieux, aujourd'hui à Nantes, Régine Maire, chargée de la cellule d'écoute des victimes de prêtres au sein du diocèse lyonnais, et le vicaire épiscopal Xavier Grillon, qui fut le supérieur hiérarchique direct du père Preynat.
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