Pédophilie : "Il est mis fin à un procès injuste contre le cardinal Barbarin", se réjouit son avocat

L'enquête pour "non dénonciation" d'agressions sexuelles sur mineurs et "non assistance à personne en danger", dans laquelle le cardinal Barbarin était mis en cause, a été classée sans suite. Jean-Félix Luciani, l'un des avocats du cardinal Barbarin, confie au micro de RTL que son client "a accueilli sans commentaire particulier la décision du parquet. Il l'a accueillie avec sérénité. Le seul message qu'il a tenu à faire passer, c'est qu'il invitait les victimes à venir le rencontrer de manière à essayer ensemble de mettre au point des outils plus efficaces dans la lutte contre la pédophilie."

Plusieurs plaintes, qui visaient le cardinal Barbarin, avaient été déposées par plusieurs victimes du père Bernard Preynat pour des faits commis entre 1986 et 1991. Le Parquet confirme que le diocèse avait connaissance des soupçons qui pesaient sur lui entre 2005 et 2010. Philippe Barbarin était déjà archevêque de Lyon pendant cette période. Ces plaintes sont classées sans suite parce que "pour les faits qui remontent aux années 2005-2010, ces faits sont évidemment prescrits", explique l'avocat. "Le cardinal, entre 2005 et 2010, a eu des tas de rumeurs. Je crois que les gens ne savaient pas grand chose. De même, le cardinal Barbarin n'a pas su grand chose avant 2014, lorsqu'il rencontre une victime. Il est bouleversé parce qu'il apprend."

Il s'est préoccupé d'une chose, c'est que les enfants ne risquent plus rien

Jean-Félix Luciani, l'un des avocats du cardinal Barbarin

Néanmoins, le père Preynat, qui a été en contact avec des enfants jusqu'en août 2015, a reconnu devant le cardinal Barbarin avoir eu des gestes inappropriés avec des petits garçons. "Le cardinal Barbarin pense que les faits anciens ont été traités par trois de ses prédécesseurs. Il n'a comme seule préoccupation de savoir si oui ou non des faits postérieurs à la fin de l'année 1990 ont été commis. M. Preynat lui confirme (que non, ndlr). Il s'est préoccupé d'une chose, c'est que les enfants ne risquent plus rien. Le Parquet dit qu'aucun agissement répréhensible sur les enfants n'a été constaté depuis 1991. Il est mis fin à un procès injuste contre le cardinal Barbarin", conclut l'homme de droit au micro de RTL.

François Devaux, l'un des plaignants et membre de l'association La Parole libérée a réagi : "C'est la décision du procureur de la République, elle lui appartient. Je ne suis pas positionné pour juger. Et nous, nous sommes sur un débat moral, pas juridique (...) Ce qui m'intéresse, c'est le débat de société. Combien de temps les citoyens français vont accepter que des prêtres pédophiles soient en lien avec des enfants?", a-t-il ajouté. Il envisage de porter plainte et de se porter partie civile dans l'affaire Preynat. "Il est important d'aller au bout de l'instruction de ce dossier", a-t-il expliqué au micro de RTL.