Paquet neutre : les buralistes incités à gonfler leurs stocks par l'industrie du tabac

C'est ce qu'on appelle un échange de bons procédés. Alors que les bureaux de tabac ne sont désormais livrés qu'en paquet de cigarettes neutres depuis le dimanche 20 novembre, les buralistes ont gonflé leurs stocks de 20% en échange de grasses commissions reversées par les fabricants de tabac.

Pour inciter les buralistes à commander un maximum de paquets traditionnels, les industriels du tabac leur ont proposé de les rétribuer à hauteur de 1 à 4 euros, sous forme de chèque-cadeaux, pour chaque paquet supplémentaire acheté, soit plusieurs dizaines de millions d'euros au total, rapporte BFMTV. 

Ni une, ni deux, les buralistes ne se sont pas fait priés. Les commandes auraient augmenté de près de 20% au mois d'octobre, soit à peu près 30 millions de paquets traditionnels en plus. L'objectif étant de liquider le maximum de ces paquets avant leur disparition le 31 décembre.

Une pratique illégale

Cette rétribution opaque serait en pratique depuis une trentaine d'années alors qu'elle est parfaitement illégale. Mais elle est peu risquée car les contrôles douaniers se font de plus en plus rares (environ 200 par an pour 26.000 buralistes) du fait que l'État d'urgence impose aux douanes de se concentrer sur la surveillance aux frontières. 

Toujours selon BFMTV, le plus gros buraliste de France installé à Paris aurait commandé pour 500.000 euros de Marlboro (70.000 paquets). Une action qui lui aurait permis de toucher 50.000 euros de chèques-cadeaux de la part du fabricant.

"Philip Morris France dément les allégations formulées à son encontre", a de son côté réagit le fabricant de tabac, propriétaire de la marque Marlboro.