"Nous sommes rentrés dans une société de la méfiance", prévient Gérald Bronner

Depuis de nombreux mois, les enseignants ont été confrontés à des réactions très virulentes de certains élèves qui ne croyaient pas que les attentats de janvier se soient déroulés de la façon dont le rapportent les autorités et les médias. "Ils ont perçu beaucoup de crédulité après les attentats de Charlie Hebdo"; acquise le sociologue Gérald Bronner qui poursuit : "Tous les détails sont réutilisés pour constituer un ensemble d'une centaine d'arguments pour remettre en cause la version officielle rien qu'à propos des attentats de Charlie Hebdo."

"Les théories du complot ont toujours existé, mais elles étaient confinées dans des espaces de radicalité.", analyse le chercheur, "aujourd'hui les plus jeunes sont souvent tentés par des narrations du monde naïves comme les théories du complot". La propension des jeunes à s'informer sur internet sans vérifier leur source constitue un facteur aggravant.

Un mécanisme de défense

"Nous sommes rentrés dans une société de la méfiance et de la défiance", assène le chercheur qui pointe les politiques, les médias et les scientifiques sont les premières victimes de crédibilité. "C'est aussi un mécanisme de défense après des évènements traumatiques", analyse Gérald Bronner : "lorsqu'on est musulman, on n’a pas envie de croire que ces attentats ont été perpétrés par des musulmans."

Face à la diffusion croissante des théories du complot, le gouvernement a mis en place un outil pédagogique à l'adresse des jeunes avec le site ontemanipule.fr, également disponible sur Snapchat.

À écouter aussi

Le journal RTL

FOCUS - Business, propagande : les méthodes des complotistes

14/03/2023 à 18:44 - 20m31s