À Calais, les "No Borders" ("sans frontières", en anglais) sont une quarantaine selon la préfecture. La plupart sont installés au sein même de la jungle, ce bidonville où vivent plus de 4.000 migrants. On compte dix Français, autant de Britanniques et d'Allemands, et d'autres Européens. Garçons et filles, ils ont entre 20 et 30 ans. Ils se revendiquent anti-capitalistes et anti-frontières.
"Un militant No Border milite pour l'ouverture des frontières, la liberté de circulation et d'installation pour les migrants. On porte leurs revendications, on essaie de leur donner une voix. On ne va pas les voir avec une pierre dans la main en disant : 'Allez, ce soir on y va tous !' Alors oui nous sommes là quand il y a des manifestations et des expulsions", raconte l'un d'entre eux, qui se présente sous le pseudo "Arnaud" au micro RTL de Franck Antson.
"Arnaud" dément être impliqué directement dans les violences. Ce qu'il assume c'est un soutien total et inconditionnel aux migrants. Il souligne aussi que les tensions sont devenues très vives depuis que les autorités ont rendu quasiment impossible la traversée par le tunnel sous la Manche.
Selon les policiers, les "No Borders" provoquent. Ils font de "l'agitprop" et poussent les migrants à l'affrontement. Ils politisent en fait le chaos du bidonville. "Ce sont des gens qui sont très souvent dans l'ombre, qui manipulent, qui incitent les migrants aux violences entre les policiers et à prendre d'assaut des camions pour pouvoir espérer, de manière illusoire, passer au Royaume-Uni", explique Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Pour lui, "ce sont avant tout des extrémistes avec toutes les dérives que cela peut comporter". Il n'y a pourtant eu aucune interpellation depuis le début de la semaine à Calais. "Justement parce que ces activistes agissent dans l'ombre", affirment les policiers.
La présence de radicaux est admise par la plupart des travailleurs humanitaires. Mais avec deux bémols. Selon eux, les policiers ont tendance à qualifier de "No Border" tout militant qui aide les réfugiés, même les plus pacifistes. Ensuite désigner ce groupuscule comme seul responsable des violences leur semble un peu rapide. Selon un intervenant quotidien sur le site de la jungle, le ministère de l'Intérieur se défausse en partie d'une situation devenue explosive.
Ces "No Borders", on les a vus au printemps dernier à Vintimille, à la frontière franco-italienne, au moment des naufrages dramatiques de migrants, toujours avec le même slogan : "Pas de frontières, pas de nations, pas de déportations". Un militantisme autonome et radical qui inquiète les autorités en pleine crise des réfugiés.
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