La révolte des invisibles. Une centaine de travailleurs sans-papiers ont décidé de faire entendre leur voix ce lundi 12 février dans six entreprises d'Île-de-France. Avec le soutien de la CGT, ils ont entamé une grève pour exiger leur régularisation alors que le projet de loi "asile et immigration" va durcir le système. "Puisqu’aujourd’hui le gouvernement veut revenir sur les acquis arrachés depuis 2006-2007 qui reconnaissent les bulletins de paie de ces travailleurs (…) Les travailleurs sans-papiers de ces six entreprises n’ont pas d’autres choix que de se mettre en grève pour exiger leur régularisation maintenant", écrit le syndicat dans un tract.
Installés depuis plusieurs années en France, ils sont pour la majorité intérimaires. Que ce soit dans la distribution express de colis, la logistique de transport, la collecte des ordures, l'industrie alimentaire ou encore le BTP, ils ont pris possession des lieux pour alerter sur leurs conditions de vie.
C'est le cas à Chronopost, dans l'usine de Chilly-Mazarin. "On vit ici, on travaille ici, on reste ici". Tel est le mot d'ordre chez la vingtaine de travailleurs sans-papiers réunis dans la petite salle de repos. "Tout le monde se plaint ici à cause des fiches de paie", critique l'un d'eux.
Ils nous exploitent, c'est tout
Robert, travailleur sans-papiers à GLS
Le constat est le même à Roissy, à GLS, où de jeunes intérimaires sénégalais, maliens ou ivoiriens sont employés à chaque fois par un sous-traitant peu scrupuleux. C'est le cas de Robert. "Quand vous parlez de régularisation, on vous dit de vous casser. Vous ne pouvez pas vous plaindre car, en plus, vous êtes en situation irrégulière. On est le maillon faible. Ils nous exploitent, c'est tout", déplore-t-il.
Pour travailler ici, ces sans-papiers ont souvent emprunté les documents d'un ami ou d'un proche déjà présent en France. Mais après deux ans de travail, ils pourraient être régularisés via la circulaire Valls sur les travailleurs étrangers si les employeurs délivraient les attestations nécessaires.
Face à cette situation, la CGT a directement interpellé la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, pour dénoncer le tri des migrants qui accompagne la future loi "asile et immigration". Invité de l'émission Questions politiques dimanche 11 février, Gérard Collomb a déclaré que la France ne pouvait pas "faire de manière exponentielle un accueil vis-à-vis de tout le monde, comme un certain nombre de gens le voudraient".
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