C'est la fin d'une petite période d'accalmie sur le front des hausses des tarifs d'assurance. Et c'est une très bonne nouvelle. Cela veut tout simplement dire que cette fois, la reprise est belle et bien là. Un des grands assureurs me disait cette semaine qu'il valait mieux augmenter quand l'inflation repart, car c'est moins visible et moins douloureux pour le client. Les assureurs anticipent donc une reprise solide dans les prochains mois. Ils se protègent aussi contre un risque de retournement de nos économies dans les deux ou trois ans qui viennent.
Les assureurs sont comme "Anne, ma soeur Anne" : ils ne voient aujourd'hui "que le soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie". Mais ils savent aussi que derrière, il y a une remontée des taux directeurs des banques centrales qui se profilent. Les taux directeurs qui remontent, ça nous paraît très loin de notre quotidien.
Mais ça veut dire que le remboursement des dettes va s'alourdir. La France a une dette énorme et paie 45 milliards uniquement en intérêts chaque année. Si les taux remontent un tout petit peu, l'effet sera très lourd sur les comptes d'un pays comme la France. Or, les créanciers du pays, ce sont les banques et les assurances. Et à travers elles, les assurés que nous sommes tous.
Il y a quand même des critères objectifs qui justifient les hausses de tarifs actuels. Vous avez trois sinistres qui progressent et qui vont continuer à coûter de plus en plus cher aux assureurs : l'automobile, le climat et le risque numérique. Ce qui veut dire que les prix de l'assurance vont rester orienter à la hausse. Dans l'automobile, le nombre d'accidents progresse depuis trois ans, même si on semble un peu se stabiliser cette année.
Simplement, il faut savoir que les nouveaux véhicules sont plus sûrs (tant mieux), mais il y a aussi beaucoup plus de blessés graves que les assureurs prennent en charge pendant leur rééducation, et après s'il y a des séquelles. Le coût moyen des accidents corporels augmente de 4,8% par an. Les voitures ont aussi beaucoup plus d'électronique embarquée, ce qui veut dire un entretien et des réparations plus chers.
Ensuite, vous avez les intempéries qui coûtent en moyenne 1,8 milliards par an depuis 2008. Enfin, il y a le risque de piratage informatique qui augmente de manière exponentielle. On l'a vu avec Uber cette semaine, dont les données ont été piratées. On annonce 80 milliards d'objets connectés, dont 100 millions de voitures d'ici 2020 dans le monde. Ce risque à assurer augmente très vite.
Les assureurs sont donc sensibles aux aléas climatiques. Mais attention, ils restent aussi des super-tankers de l'économie. D'ailleurs - dernière explication à la hausse des tarifs -, ils vont répercuter aussi la taxe exceptionnelle décidée par le gouvernement pour compenser l'autre taxe exceptionnelle de 10 milliards qui a été retoquée. Cela va coûter 5 milliards aux 320 plus grosses entreprises du pays.
Mais, dans le lot (et c'est le Medef qui le dit), un tiers de la facture sera supporté par les banques-assurances. On découvre aujourd'hui qu'au bout de la chaîne, c'est nous qui payons. Cela s'appelle la répartition.
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