"Les Petites Marie", c'est une entreprise qui possède un très beau savoir-faire et un patrimoine. Elle fabrique des peluches depuis cinquante ans. "Elle a été créée en 1963 par mes parents artistes, Jacques et Gabrielle Raynaud. C'est une affaire familiale", raconte Emmanuel Reynaud. "Ils ont eu la possibilité de créer Nounours de Bonne Nuit les Petits, avec Nicolas, Pimprenelle et Oscar. Il y a eu ensuite Le Manège enchanté, avec Pollux, Margotte et Zébulon, mais aussi Kiri le clown et d'autres personnes bien connus dans le panel de l'ORTF", explique l'artisan. C'est encore eux qui ont confectionné la première peluche de Babar.
Tout est encore fait en France. Emmanuel, qui a repris l'entreprise de ses parents (il y baigne depuis plus de vingt ans), fait vraiment tout pour ne pas délocaliser sa production en Asie. "Il y a en France un bassin extraordinaire de gens qui savent travailler et qui fabriquent, ce serait trop dommage de voir partir cela", insiste-t-il. "Vis-à-vis de cela, on a besoin de jeunes qui viennent faire des stages. Cela peut redonner aux jeunes le goût de la couture, du stylisme. La "french touch' est quelque chose d'apprécié dans le monde entier", poursuit-il.
Chaque peluche est cousue à l'envers, pour que la couture soit invisible. Il faut aussi la broder, la rembourrer et la fermer à la main. Il faut donc bien une heure pour fabriquer une peluche qui réponde à toutes les normes de sécurité. Ici, chaque peluche est marquée par celle qui l'a fabriquée. "Il y a même une carte d'authenticité avec le nom de la personne qui l'a confectionnée. La peluche est passée entre les mains d'une seule personne, et cette personne a mis tout son savoir, tout son cœur et tout son amour pour la produire", justifie Emmanuel Reynaud.
L'entreprise compte douze salariés, dont sept couturières. Les Petites Marie recrutent aujourd'hui pour assurer les fêtes de Noël. "On cherche des ouvrières spécialisées pour cette saison. On a beaucoup de commandes et de demandes. On aurait besoin de deux à trois personnes sans problème", explique Emmanuel Reynaud. "Sur le travail de la peluche, il y a un apprentissage d'au moins deux ans", précise-t-il.
Ce qui plaît tant à notre artisan, c'est de baigner dans un univers d'enfant, fantastique. "La peluche, c'est les enfants, c'est la tendresse", dit-il. L'entreprise sort une soixantaine de nouvelles collections de peluches chaque année, et fabrique pas loin de 10.000 peluches par an.
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