"Djihad", une pièce pour comprendre la radicalisation et le départ des jeunes en Syrie

Peut-on rire du jihad ? Oui quand cela devient une œuvre pour comprendre et dénoncer. À partir du vendredi 16 septembre, et jusqu'au 31 décembre, Djihad, la pièce d'Ismaël Saidi se joue au théâtre des Feux de la Rampe, à Paris. Elle raconte l'histoire de trois jeunes de Bruxelles qui partent en Syrie. Une pièce drôle, tragique et intelligente. En Belgique, Djihad a fait un triomphe avec 50.000 spectateurs en deux ans. Une pièce qui n'a pas été si difficile à monter à Paris "car ça venait après deux ans de tournée en Belgique francophone et quelques représentations en France", explique Ismaël Saidi, qui précise que ça a été beaucoup plus compliqué de la créer. 

La pièce a été reconnue d'utilité publique par le ministre de la Culture belge. En deux ans, 27.000 lycéens ont été voir cette pièce après laquelle un débat est toujours organisé avec le public, les comédiens et un islamologue. À l'origine, Ismaël Saidi n'avait pas créé sa pièce comme un outil pédagogique. "C'est juste l'histoire de trois mecs complètement paumés qui partent faire le jihad sans savoir pourquoi et sur la route, on découvre la raison de leur radicalisation", explique l'auteur. "Au départ, ça devait tenir cinq soirs et il se trouve que ça parle aux jeunes, aux vieux, à tout le monde", se réjouit Ismaël Saidi, Belge d'origine marocaine qui a grandi à Schaerbeek, ville d'où sont partis les terroristes de Bruxelles. 

Ismaël Saidi raconte qu'il a eu l'idée de Djihad en entendant Marine Le Pen expliquer que ce n'était pas le départ des jeunes vers la Syrie qui lui posait problème, mais leur retour. "Je trouve que c'était un aveu d'échec, car on doit se demander pourquoi ces jeunes partent", explique le cinéaste.

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