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Délinquance : "On tue plus en fin de semaine en région parisienne", dit un criminologue
REPLAY - Le président de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales décrypte les résultats d'une étude qui passe au crible les homicides commis en région parisienne ces dernières années.
Deux victimes sur trois sont des hommes et les auteurs très majoritairement de sexe masculin
Crédit : AFP / Archives, Thomas Coex
L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a publié mercredi 12 novembre une enquête tout à fait étonnante sur les homicides perpétrés à Paris et dans sa proche banlieue (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine, Val-de-Marne) entre 2007 et 2013.
S'il avoue qu'il est difficile de dresser un portrait-robot du criminel type, son directeur en livre néanmoins les caractéristiques.
Près de la moitié des homicides ont lieu la nuit
"90% des personnes qui sont mises en cause pour ce type d'homicide, sont des hommes", explique Christophe Soullez. "Ils ont en moyenne 35 ans. Près de 64% ont entre 15 et 34 ans. Et 30% sont notamment de nationalité étrangère pour ceux pour lesquels on a pu récolter ce type de renseignements".
Le profil-type de la victime est différent. "70% des victimes qui sont des hommes, contrairement aux mises en cause", indique le criminologue. Concernant l'âge, il note une "moindre concentration des jeunes, puisqu'on n'est que seulement à 40% des 15-34 ans". Il précise que "30% des victimes qui sont de nationalité étrangère".
Christophe Soullez, directeur de l'ONDRP
L'étude observe qu'il y a moins d'homicides en début de semaine. "Ils ont lieu en fin de semaine, le vendredi et le samedi", indique Christophe Soullez. Près de la moitié ont lieu la nuit. Il précise que les violences conjugales se répartissent équitablement entre la journée et la nuit.
Altercations préalables
Il explique que "plus de 30% des homicides sont liés à des altercations préalables, soit entre des personnes qui se connaissent, soit entre des personnes qui ne se connaissent pas". Viennent ensuite les homicides familiaux ou conjugaux. Les "conflits liés à un criminel" (notamment les règlements de comptes) ne représentent que 6% des cas.
Près des deux tiers des homicides sont commis au moyen d'une arme, le plus souvent une arme blanche tel un couteau (34 %). Sont aussi fatals les coups et violences (28%) puis les armes à feu (23%), pas ou peu de poison.
Christophe Soullez souhaiterait que ce type d'étude soit généralisé à l'ensemble du pays. "Je pense que le profil nécessairement des victimes ou des mises en cause n'est pas obligatoirement le même dans tous les départements", estime-t-il.
