Décès de nourrissons : l'implication du lactarium de Necker "pas du tout démontrée" selon un responsable

Le lactarium d’Île-de France a été suspendu "par précaution" à la suite d'une suspicion de contamination, a annoncé samedi l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP). Trois grands prématurés, dont deux sont décédés, ont potentiellement été contaminés au cours du mois d'août. Les trois enfants avaient tous reçu dans leur alimentation du lait maternel délivré par le lactarium - banque de lait maternel - de l'hôpital Necker, même s'il est pour l'heure impossible d'affirmer que le lait est à l'origine des contaminations.

Jean-François Magny, chef du service de néonatalogie à l'hôpital Necker, insiste sur la notion de "suspicion". "À première analyse, le seul point commun (de ces trois nouveaux-nés) est d'avoir reçu ce lait provenant du lactarium. Mais c'est le cas de tous les grands prématurés", nuance-t-il. Le lactarium est-il donc nécessairement incriminé ? "Il faut faire un certain nombre d'analyses mais ce n'est pas du tout démontré. L'enquête menée depuis 48 heures n'a pas révélé d'erreurs au niveau du lactarium", déclare le responsable. 

Des laits pasteurisés et scellés

Pour l'heure, à l'hôpital Necker, une distribution de lait maternel est tout de même possible "avec une restriction des indications et, pour les autres (nourrissons), des laits de substitution synthétiques spécifiques", précise Jean-François Magny. Le lait n'est "pas totalement irremplaçable, mais c'est sans aucun doute le meilleur produit qui doit leur être donné. Il y a des contrôles extrêmement strictes et rigoureux. Le lait est contrôlé bactériologiquement. La plupart de ces laits sont pasteurisés et scellés avant d'être distribués", rassure ce dernier. 

Un lactarium est une banque de lait maternel, comme il existe des banques du sang. Il récolte et distribue du lait de femmes, des donneuses volontaires qui donnent leur lait gratuitement. Il est destiné à des nouveaux-nés prématurés pour la plupart, ou certains plus vieux, mais qui ont des pathologies digestives intestinales et dont les mères ne peuvent ou ne veulent pas allaiter. Le lactarium d’Île-de France, qui approvisionne les services de néonatologie de la région Île-de-France et d'autres régions, distribue environ 700 litres de lait maternel par mois.

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