"Planquez-vous !" Ce sont les premiers mots, ceux d'un spectateur paniqué, que l'on entend sur un enregistrement inédit de 2 heures 38 minutes et 44 secondes que s'est procuré Le Parisien. "C'est un document aussi exceptionnel que terrifiant que les enquêteurs de la brigade criminelle viennent de remettre à la justice", explique le quotidien. Un dictaphone, probablement abandonné par une victime, a été retrouvé au premier étage du Bataclan.
Superposé aux messages que les policiers recevaient sur leur radio le soir du drame, le fichier audio retrace en intégralité le déroulement de la soirée du 13 novembre au sein de la salle de spectacles du boulevard Voltaire. "Y'a du monde au Bataclan. Ça tire..." Le premier message radio d'un policier signale le début de la tuerie à 21h56. Elle a commencé neuf minutes plus tôt. Pendant ce temps, au Bataclan, le bruit des balles fuse tout comme les cris des victimes au rez-de-chaussée. "Je rêve ou quoi ?", se demande au début un spectateur.
L'heure de la revanche est arrivée
Un terroriste pendant la tuerie du Bataclan
"Ce n'est qu'après sept minutes d'un carnage méthodique que les jihadistes s'adressent à leurs otages en leur intimant des ordres contradictoires", retranscrit Le Parisien. "Lève-toi ou je te tue", lance l'un d'eux. "Couché ou j'tire", enchaîne Samy Amimour, le seul formellement identifié sur la bande par les enquêteurs. "Vous bombardez nos frères en Syrie et en Irak. Pourquoi on est ici nous ? On est venus jusqu'en Syrie (sic) pour vous faire la même chose", assure un assaillant. "Nous, on est des hommes, on vous bombarde sur terre. On n'a pas besoin d'avion, nous. Voilà, vous avez élu votre président Hollande, voilà sa campagne. Remerciez-le", poursuit un autre, avant de mettre en garde : "Celui qui essaie de faire le justicier, je le tue." Entre deux tirs, un jihadiste clame : "L'heure de la revanche est arrivée."
Après douze minutes d'exécutions en série, raconte toujours Le Parisien, les terroristes revendiquent clairement leur appartenance au groupe État islamique. "Vous connaissez Daesh ? [...] Daesh, c'est l'État islamique. Ils sont partout, en France, aux Etats-Unis. On va frapper partout." Une minute plus tard, un premier policier de la BAC nuit entre dans la salle par la porte principale et prend Samy Amimour en joue. "Casse-toi, casse-toi enfoiré !", menace le terroriste. Le policier lui tire dessus. La ceinture explosive de l'assaillant se déclenche au même moment. "Allahou Akhbar !", célèbrent ses deux complices.
Ensuite, Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad décident de monter au balcon de la salle et d'entrer en contact avec la police via un spectateur contraint de se poster près d'une porte derrière laquelle ils se sont réfugiés avec une dizaine d'otages. "On est en prise d'otages. Ils ont des ceintures explosives. Ne venez surtout pas sinon ils font tout péter", dit-il aux fonctionnaires de la BRI, tout juste arrivés, tandis que les terroristes réclament un talkie-walkie pour pouvoir "parler avec un responsable".
Pendant ce temps, des renforts pénètrent en colonne à l'intérieur de la salle. "Putain, dépêchez-vous !", supplie un spectateur. Se dirigeant vers la porte derrière laquelle Mostefaï et Aggad sont retranchés, un policier est repéré par un terroriste. "Arrête-toi ! Casse-toi. Je fais sauter les otages." "OK", entend-on répondre le fonctionnaire qui fait demi-tour. S'ensuit une heure interminable durant laquelle les renforts progressent jusqu'au balcon.
"En les apercevant, des blessés réclament de l'aide, tandis que d'autres leur implorent de faire demi-tour pour éviter un nouveau bain de sang", décrit Le Parisien qui a eu accès à l'intégralité de l'enregistrement. "Sortez-les de là, y'en a marre", demande un policier dans sa radio à 23h37. Quarante minutes plus tard, l'assaut final dans la salle où s'étaient retranchés les deux terroristes est donné, permettant de libérer les derniers otages.
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