Attentats à Paris : "On a rampé derrière les sièges", raconte un rescapé du Bataclan

La France a été touchée par une série d'attentats sans précédent qui a fait au moins 120 morts et plus de 200 blessés. Plusieurs centaines de personnes assistaient au concert du groupe américain Eagles of the Death Metal, au Bataclan. Des hommes armés ont fait irruption dans la salle de spectacle et ont tiré. L'assaut a été lancé vers 00h30. Parmi les spectateurs se trouvaient Hervé et son fils. Ils étaient venus de Creil dans l'Oise et se considèrent comme des rescapés car ils se trouvaient non pas dans la fosse mais au balcon. 

"Le concert se déroulait normalement et d'un seul coup, on entend comme des bruits de pétards. Au début, on est incrédule. On a vu tout le monde plonger par terre et le groupe partir de la scène. On a plongé comme tout le monde. J'ai relevé la tête et j'ai vu quelqu'un en train de tirer sur les gens qui étaient dans la fosse. Ils tiraient sur les gens allongés. Il était impassible", raconte-t-il. Hervé a ensuite "rampé derrière les sièges". Il poursuit : "On est arrivé à un endroit où il y avait une loge avec un petit escalier. Avec mon fils, on a défoncé la porte des loges et on s'est engouffré dans la pièce. Après, on a bloqué la porte en mettant un frigo et un canapé devant. Avec une fille, on est entré dans les toilettes et on a cassé le faux plafond". 

On a aussi entendu l'assaut et les explosions

Hervé, un rescapé du Bataclan

Le périple continue pour Hervé et son fils. "J'ai vu une gaine d'aération avec des tuyaux. J'en ai arraché un. On est entré dedans et on s'est mis au fond du conduit d'aération", confie-t-il. Quant aux terroristes, "ils ne sont pas montés là-haut mais on les a entendu crier et négocier avec la police. On a aussi entendu l'assaut et les explosions". Ensuite, c'est le silence pendant de longues minutes. En sortant, Hervé décrit une scène apocalyptique. "Il y a avait des cadavres partout. Ils ont demandé aux enfants de ne pas regarder", explique-t-il. Il est encore trop tôt pour réaliser "l'horreur", comme le décrit ce père de famille : "On essaye de sauver sa peau et c'est tout. Demain, on réalisera".