Au moins deux enquêtes pour corruption sont en cours, qui pourraient déboucher sur des pénalités record à la charge de l'avionneur européeen. L'une concerne les ventes d'avions civils. Elle est conduite par la justice française et le Serious Fraud Office, son homologue britannique. Il s'agirait de commissions occultes versées à des intermédiaires, pour obtenir des contrats. L'autre enquête touche à la vente d'avions de combat, en Autriche, il y a une quinzaine d'années, pour laquelle on soupçonne des ports de vin à des politiciens locaux. Tom Enders, le patron allemand d'Airbus, a envoyé un mail aux quelque 130.000 salariés pour les prévenir des turbulences à venir.
Ces affaires se déroulent sous l'oeil attentif des Américains, qui défendent leur champion Boeing, le rival d'Airbus, et qui sont prompts à exploiter la moindre faiblesse. Tout cela s'ajoute à une conjoncture un peu moins rose pour notre champion européen. Les ventes d'avions sont certes en pleine croissance. L'entreprise en profite évidemment. Son carnet de commandes ne doit pas être loin de mille milliards de dollars, c'est dire que le chômage technique n'est pas pour demain.
Mais lors du dernier salon aéronautique du Bourget, en juin dernier, c'est Boeing qui a pris l'avantage pour le montant des commandes, pour la première fois depuis 2012. Sans compter que l'Européen est aussi empoisonné par deux dossiers.
Le premier c'est l'A380, le super gros-porteur qui ne trouve pas de clients. Cet avion, qui est une prouesse technologique, est un échec commercial. Les compagnies ne l'achètent pas, car elles ont peur de le pas le remplir et de plomber leurs coûts opérationnels. Le paradoxe, c'est que cet avion est très apprécié des passagers. Mais cela ne suffit pas.
Voilà deux ans qu'Airbus n'a pas reçu de commande. En juillet dernier, l'industriel a décidé de ralentir une nouvelle fois les cadences de production à huit par an, pour ne pas se trouver avec ces gros porteurs sur les bras. À comparer avec l'A320, un mono-couloir moyen courrier (le best-seller d'Airbus) qui va être fabriqué à deux exemplaires par jour. Ce serait la cadence la plus élevée de l'histoire de l'aviation civile.
Le second dossier est industriel. C'est celui de l'A400M, l'avion de transport militaire européen qui accumule les déboires depuis 2009 (problèmes informatiques dans le moteur, de boîtes de vitesse). L'un des prototypes s'est du reste écrasé en 2015 à Séville, en Espagne, tuant les quatre personnes qui étaient à bord. Trois des quatre moteurs étaient brutalement tombés en panne.
L'année dernière, Airbus a dû provisionner plus de 2 milliards d'euros supplémentaires pour faire face aux surcoûts. Surcoûts qui ont atteint, à ce jour, quelques 7 milliards. Sans qu'on puisse dire avec certitude que l'addition ne va pas à nouveau s'alourdir.
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