8 Parisiennes sur 10 pensent que personne ne les aiderait en cas de viol dans le métro

Les Parisiennes sont mal à l'aise dans les transports publics. Tel est le résultat d'une étude publiée par la Thomson Reuters Fondation. Menée par l'institut Yougov auprès de 6.300 personnes, elle vise à comparer le sentiment d'insécurité des femmes dans les transports en commun des 16 plus grandes villes du monde. 

C'est dans les capitales d'Amérique du Sud que les femmes ont le plus peur. Les transports en commun de Bogota, Mexico et Lima apparaissent ainsi comme les plus dangereux à leurs yeux. Au 11e rang sur 16, Paris se classe sixième meilleure ville de l'étude. 

Les Parisiennes ne font pas confiance aux autres passagers

La capitale française est la ville la mieux classée à la question "avez-vous déjà été tripotées ou agressées physiquement dans les transports en commun ?". Devant New York et Londres. Elle se classe aussi quatrième, derrière New York, Londres et Tokyo, à la question "avez-vous confiance dans les autorités pour enquêter si vous signaler un fait d'agression ou de harcèlement ?".

85% des Parisiennes interrogées affirment qu'elles se sentiraient livrées à elles-même en cas d'agression dans le métro

Selon une étude Yougov pour la Thomson Reuters Fondation

C'est dans la confiance envers les autres passagers que le bât blesse. À la question "à quel point pensez-vous que des gens vous viendront en aide si vous êtes agressées dans les transports en commun ?", 85% des Parisiennes interrogées affirment qu'elles se sentiraient livrées à elles-même en cas d'agression. Une appréhension également très présente chez les Londoniennes (74 %), moins chez les New-Yorkaises (50%) qui placent la Grande pomme en tête du classement.

Des faits divers pour rappeler l'indifférence

De nombreux faits-divers sont là pour nourrir ces craintes. En avril dernier, une jeune Lilloise avait été victime d'une agression sexuelle dans le métro, sans qu'aucun des passagers ne réagisse. Le procureur avait alors lancé une procédure pour retrouver les témoins passifs et les poursuivre pour "non assistance à personne en danger". Même si l'enquête avait été classée trois mois plus tard à la suite de problème d'identification.

La non-assistance à personne en danger est un passible de cinq années d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende. Elle a été récemment dénoncée par le court-métrage coup de poing Je suis à l'heure, en sélection pour la cinquième édition du Nikon Film Festival, dans lequel on suit les tribulations d'un jeune homme bon teint qui se rend à un entretien d'embauche en RER et assiste, dans sa rame, au viol d'une jeune femme sans que cela ne suscite aucune réaction de sa part.