VIDÉO - "Je suis à l'heure" : un court métrage sur le viol qui fait froid dans le dos

Je suis à l'heure en compétition au festival du Film Nikon est un court métrage qui fait déjà le buzz sur le net. Et pour cause, dans son film, Isabelle Quintard aborde ouvertement la question du viol dans les transports en commun et celle de la "non assistance à personne en danger". 
Le court métrage s'ouvre sur une gare de RER. Un jeune homme en costume attend sur le quai en téléphonant. On apprend qu'il va passer un entretien d'embauche. Dans la rame qui arrive, une autre discussion s'engage : "Dis moi c'est quoi ton prénom ?.. Tu vas où ?", demande un homme à une jeune femme. Le ton est agressif. Les deux conversations s'entrelacent, le RER s'arrête. Les chemins des trois personnages vont se croiser. 

Une fiction inspirée de faits réels

Les écouteurs sur les oreilles, musique à fond, le jeune homme en costume tente de faire le vide avant son entretien. À côté le ton monte : la femme tente de repousser l'homme qui devient de plus en plus pressant. Lui ne veut rien voir, baisse les yeux, comme l'ensemble des passagers. 

Plus de doute : les propos sont de plus en plus violents, explicites : "Ferme ta gueule avec ta tête de pute. Viens là, t'aimes ça là !" et les cris de détresse clairement formulés : "À l'aide". Pourtant rien n'y fait. Tout le monde se terre dans le silence et assiste au viol sans rien faire. Le jeune homme resté passif sort du train à La Défense hébété : "Oui, oui je suis à l'heure", dit-il au téléphone. 

Cette fiction se nourrit d'un épisode récent de l'actualité, en avril dernier. Une jeune Lilloise avait été victime d'une agression sexuelle dans le métro, sans qu'aucun des passagers ne réagisse. Le procureur avait alors lancé une procédure pour retrouver les témoins passifs et les poursuivre pour "non assistance à personne en danger". Même si l'enquête avait été classée trois mois plus tard à la suite de problème d'identification.